Pétition « Pour la fermeture du village d'enfants de Riaumont »

L'association Mouv'Enfants avait lancé une pétition Pour la fermeture du village d'enfants de Riaumont sur la plateforme Mes Opinions.

Riaumont a fait paraître un droit de réponse reproduit ci-dessous.

Arnaud Gallais, président de l'association Mouv'Enfants a publié sur son compte Twitter une réponse à ce droit de réponse, réaction que l'on peut également retrouver sur le site internet de la pétition.

Droit de réponse de Riaumont

26/12/2025
DROIT DE RÉPONSE DE RIAUMONT
La communauté de Riaumont conteste fermement l'existence d'un système organisé de maltraitances au sein de son Village d'enfants.

Aucun membre de la communauté religieuse n'a jamais été condamné, ni même mis en examen ou mis en cause par des procédures judiciaires, pour des faits de violences sexuelles sur mineurs ou de viol.

À ce jour, seule une information judiciaire est en cours depuis 2017 pour des faits de « violences légères », lesquels sont fermement contestés par les mis en cause. La présomption d'innocence doit être pleinement respectée tant que la justice n'a pas statué de façon définitive.

La communauté de Riaumont ne conteste pas que se soient produits, dans le passé, des faits isolés de la part de certains encadrants qui, depuis, ont quitté le Village d'enfants.

Elle se considère elle-même victime de ces agissements, contraires aux valeurs éducatives qu'elle porte. Elle avait d'ailleurs cherché à se constituer partie civile dans l'une des instructions en cours. La communauté religieuse de Riaumont est ainsi pleinement solidaire des enfants victimes de ces faits dont la qualification juridique n'a malheureusement pas encore été établie.

La communauté de Riaumont dénonce à cet égard les délais abusifs des procédures judiciaires qui sont, en eux-mêmes, constitutifs d'un déni de justice, laissant le champ libre à un débat militant non éclairé par une décision judiciaire définitive.

Il est donc abusif de demander la fermeture de Riaumont dès lors que les responsables présumés des faits problématiques n'y sont plus depuis longtemps.

La communauté de Riaumont tient à réaffirmer son attachement à la protection des plus petits et de la vérité des faits et a mis en ligne sur son site internet la réfutation des allégations dont elle s'estime victime.

Mes Opinions

La réponse au droit de réponse

À la suite du droit de réponse publié par la communauté de @Riaumont, nous souhaitons apporter des éléments factuels, juridiques et chronologiques, indispensables à une information loyale du public et au respect de la parole des victimes.

1. Sur la négation d'un système organisé de maltraitances

Contrairement à ce qu'affirme Riaumont, les faits dénoncés par les victimes ne relèvent pas de « faits isolés », mais de témoignages concordants, étalés sur plusieurs décennies, décrivant :

  • des violences physiques répétées,
  • des violences sexuelles,
  • des humiliations,
  • des mécanismes d'emprise,
  • un climat de peur et de toute-puissance institutionnelle.

Ces éléments ont été portés :

  • devant la justice,
  • dans les médias nationaux,
  • lors de commissions indépendantes,
  • et publiquement par les victimes elles-mêmes.

👉 Le fait que certaines qualifications pénales ne puissent aujourd'hui être retenues ne signifie en aucun cas l'inexistence des faits, mais révèle au contraire les limites actuelles de notre droit, notamment en matière de prescription.

2. Sur les procédures judiciaires et la présomption d'innocence

Nous rappelons un principe fondamental : 👉 La présomption d'innocence ne peut jamais être utilisée pour faire taire les victimes.

À ce jour :

  • Six prêtres sur neuf liés à Riaumont ont fait l'objet de plaintes pour violences physiques ou sexuelles.
  • Trois d'entre eux ont été mis en examen, comme l'a confirmé l'avocat même de Riaumont dans la presse.
  • Un religieux a été condamné en première instance pour des faits liés à la cyber-pédocriminalité, condamnation assortie d'un appel.

Par ailleurs :

  • certaines plaintes ont été classées non pas faute de faits, mais parce que les faits étaient prescrits ;
  • une procédure judiciaire est en cours depuis plus de 12 ans pour une victime, constituant une victimisation secondaire manifeste.

👉 C'est précisément pour ces raisons que Mouv'Enfants appelle à l'imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineurs.

3. Sur les fermetures administratives et l'illégalité persistante

Le droit de réponse de Riaumont passe sous silence un élément central : 👉 les nombreuses décisions administratives prises par l'État contre cette institution.

Chronologie synthétique :

  • Années 1980 : retrait de l'agrément d'un établissement accueillant des enfants placés et relevant de la protection judiciaire de la jeunesse.
  • 2019 : fermeture administrative de l'école privée hors contrat.
  • 2024–2025 : arrêtés préfectoraux interdisant les activités de scoutisme accueillant des mineurs.
  • 2025 : arrêté préfectoral interdisant tout hébergement sur le site, faute de toute habilitation d'établissement recevant du public.

Malgré cela, Riaumont a continué à :

  • accueillir des personnes,
  • héberger des jeunes,
  • exercer des activités sans aucun agrément, y compris via un foyer de jeunes travailleurs non autorisé, ce que la préfecture du Pas-de-Calais a confirmé par écrit.

👉 Cette situation caractérise une illégalité persistante.

4. Sur le foyer de jeunes travailleurs

Il est désormais établi que :

  • le foyer accueillant des jeunes de 18 à 25 ans sur le site de Riaumont ne dispose d'aucun agrément préfectoral ;
  • ces jeunes, en situation de grande précarité, se voient proposer un hébergement hors cadre légal ;
  • certains participent à l'entretien du site, soulevant de graves questions en matière de droit du travail et d'exploitation.

👉 À leur place, Riaumont ferait mieux de se conformer à la loi plutôt que de mettre la pression sur les plateformes citoyennes.

5. Sur la fondation même de Riaumont

Nous rappelons un fait trop souvent occulté :

👉 Le fondateur du village d'enfants de Riaumont, Albert Revet, est visé par plusieurs plaintes pour pédocriminalité et violences physiques.

Arnaud Gallais, sur Twitter/X

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