Un ancien éducateur de Riaumont accusé de violences

Alors que cette haute figure de l'économie sociale et solidaire s'apprête à célébrer sa Légion d'Honneur, une lettre de protestation envoyée par le collectif des victimes du village d'enfants de Riaumont, à Liévin, fait ressurgir un passé trouble. Un passé d'éducateur visé aujourd'hui par trois plaintes, l'une pour agression sexuelle, les deux autres pour violences physiques sur des enfants placés par l'aide sociale dans ce foyer traditionaliste catholique

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Outre le fait d'avoir été agressé sexuellement par le Père Crespel et d'avoir été violenté par le Père Revet, Philippe* y raconte lui aussi la violence que lui aurait infligée, plusieurs années durant, André Dupon, le considérant comme « un des pires ».

« Coups de poings jusqu'au sang, coups de pieds, claques, humiliations », les tabassages en règle qu'il dit avoir subi ou auxquels il aurait assisté auraient été nombreux. Il décrit notamment un genre de punition qu'André Dupon aurait eu l'habitude d'appliquer. « Le soir, si jamais l'un de nous chuchotait, alors qu'il avait demandé le silence, il se mettait en rage, nous faisait nous rhabiller et nous faisait marcher jusqu'à Vimy, aller-retour de nuit, avec des sacs à dos remplis de pierres. À peine on était couchés, un autre éducateur nous réveillait et nous refaisait repartir et ainsi de suite toute la nuit. » Le lendemain, les enfants dormaient sur les tables de classe.

Philippe n'oubliera jamais « les flexions jusqu'à l'épuisement » qu'André Dupon leur aurait imposé et qu'il avait baptisé « les pompes à la José B., en référence à un jeune garçon qui était son souffre-douleur », affirme-t-il dans sa plainte. Il pense souvent à ce petit José qu'il dit avoir vu, un soir, se faire cogner par André Dupon à coup de savates sur son torse nu. « Il l'a frappé avec une telle violence que José avait le dos couvert de bleus, il ne pouvait plus bouger et à chaque mouvement, il se tordait de douleur », indique-t-il dans sa déclaration à la police.

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