Le cardinal Aveline considère les accusations de Paris Match « injustes et calomnieuses »

Rappel

Une enquête de Paris Match évoquait quatre affaires distinctes s'étalant sur plusieurs décennies, de nature et de gravité très différentes, dans lesquelles la responsabilité du Cardinal Jean-Marc Aveline est plus ou moins directe. Et qui, mises bout à bout, voudraient démontrer un climat d'omerta et de minimisation autour de ces affaires. Certains éléments factuels demeurent incomplets, d'autres font l'objet de versions contradictoires entre l'hebdomadaire et le diocèse 🡵.

Pour répondre à cette enquête, le diocèse de Marseille a publié un communiqué 🡵 relayé sur le site internet de la conférence des évêques de France 🡵.

Interview dans le journal Le Point

Cette semaine, une interview du cardinal Aveline est publiée dans le Point :

Vous-même avez été récemment mis en cause par « Paris Match » pour avoir couvert des affaires dans votre diocèse…

Je l'ai vécu douloureusement, car ces accusations sont injustes et calomnieuses. Nous avons répondu clairement, point par point. Mais je ne me laisse pas ébranler et je continue mon travail, sereinement.

Le point

Réponse d'Arthur Herlin

Arthur Herlin est le journaliste qui a publié dans Paris Match les trois épisodes 🡵 🡵 🡵 de l'enquête sur le Cardinal Aveline. Sur Twitter/X, il répond au cardinal Aveline :

Je suis désolé que vous l'ayez vécu « douloureusement », monsieur le cardinal, mais notre enquête ne contient aucune calomnie mais que des faits. Beaucoup de lecteurs, journalistes, prêtres, membre du Saint-Siège, même des plus critiques s'accordent sur ce point.

Non, vous n'avez pas répondu « point par point ».

Concernant le Père Manzano, rien dans votre communiqué sur le fait que vous l'ayez nommé vicaire général alors que vous saviez que :

  1. Il a pris fait et cause pour un mari qui bat sa femme (cf courrier du juge ecclésiastique Lalanne)
  2. Il partage la vie de ce père de famille et de ses enfants dont il s'occupe et qu'il loge parfois à l'archevêché
  3. Il n'a pas répondu au courrier de l'épouse qui lui demande expressément de s'éloigner de ses enfants
  4. Il a menti à votre prédécesseur en affirmant qu'il allait s'éloigner d'eux
  5. Il refuse de répondre à la convocation du juge ecclésiastique

Rien sur l'état déplorable du séminaire Saint-Luc. Vous vous obstinez à dire que ce n'est pas votre séminaire. Or, Aix-en-Provence dépend de votre province métropolitaine. C'est aussi là que vous envoyez vos quelques séminaristes. Nombre de formateurs sont de votre diocèse et administrativement, la structure de formation est rattachée à l'ICM. Rien concernant le témoignage d'un de vos prêtres qui affirment avoir été agressé par un formateur et qui affirme que vous avez été mis au courant.

Sur l'affaire Sighieri, rien sur le fait que les paroissiens ont été mis au courant sur ces agissements près de six mois après sa condamnation, et par voix de presse. Ce qui a contraint le diocèse a produire un communiqué. Rien sur le fait que ce prêtre a bien continué à célébré des messes et rien sur le fait que selon des témoins il a même reçu des enfants chez lui. Rien sur le fait que l'on mettait les séminaristes en garde de se rendre chez lui depuis plus de dix ans.

Sur l'affaire Hours : vous vous contentez de soulever la responsabilité de la communauté religieuse du dit prêtre. Or c'est bien votre vicaire qui a été sollicité, et vous-même qui avez appelé l'une des victimes. Rien sur l'absence de procès canonique, de réparation pour les victimes, pas même un pardon. Rien sur l'absence d'appel à témoin pour faire la lumière sur les agissements de ce prêtre qui a, selon les témoignages qui ressortent des enquêtes, eu une méthode de prédateur et que potentiellement des victimes plus récentes pourraient émerger sans que cela ne tombe sous le régime de la prescription.

A cette heure, les victimes, musulmanes, se disent totalement lâchées par le diocèse et l'Église. Vous ne les avez jamais contactées, ni depuis les conclusions de l'enquête, ni-même depuis notre la publication de notre article, malgré la gravité des abus qu'elles ont subi. Leur bourreau, Jean-Pierre Hours, lui, est toujours prêtre et toujours libre.

Arthur Herlin, sur Twitter/X

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