Riaumont : les « victimes de la diffamation » demandent à être entendues

Pourquoi le « Collectif des victimes de la diffamation » demande à être reçu par la Préfecture et la mairie de Liévin ?

Me Octave Nitkowski : « Le collectif des victimes de la diffamation a été créé au moment de la visite de parlementaires à Riaumont (dans le cadre de la commission d'enquête Bétharram) pour apporter du contradictoire et ne pas laisser la parole qu'aux prétendues victimes. (…) Elles ont écrit une lettre ouverte au préfet et au maire de Liévin, à la suite de laquelle le maire a annoncé les recevoir. J'ai demandé d'également recevoir les victimes de la diffamation pour que toutes les voix puissent être entendues et établir de l'équité au regard des procédures.

Il faut rappeler que ce ne sont pas des autorités compétentes pour dire s'il y a eu des violences à Riaumont, seules les autorités judiciaires peuvent le faire. Des instructions sont ouvertes depuis 2017 sans qu'aucune décision pénale n'ait encore été prise. Tous les pères sont présumés innocents. Le collectif des victimes de la diffamation a vocation à dénoncer le déni de justice qui concerne les religieux de Riaumont, qui sont confrontés à une procédure depuis 2017 sans que rien se passe et qui fait peser un soupçon permanent sur Riaumont.

L'objectif de cette démarche est de dire que les personnes qui se disent victimes ne le sont pas au sens de la loi (…). Le collectif des victimes de la diffamation, c'est 200 personnes. Alors pourquoi le maire de Liévin accorde de l'importance à 5 ou 6 personnes, quand nous sommes 200 ? »

Quelle position défendent les victimes de la diffamation ?

Me Octave Nitkowski : « Ce sont des anciens pensionnaires qui ont un souvenir positif de leur passage à Riaumont, un passage qui a été structurant dans leur vie. Ils s'estiment victime de la diffamation parce que depuis la fin de l'année 2024, il y a une présentation médiatique fallacieuse de Riaumont qui tend à le présenter comme Bétharram.

Cette présentation médiatique les heurte dans leur vie professionnelle et personnelle. Comme les gens savent qu'ils sont allés à Riaumont, ils doivent sans arrêt se justifier auprès de leur famille et de leurs collègues, comme si c'était suspect d'avoir été heureux à Riaumont. Ils cherchent à rétablir un peu de contradictoire et éviter cette présentation unilatérale.

Quand on cible Riaumont, on cible les pères, mais aussi par ricochet toutes les personnes qui ont pu y être éduquées. Le collectif des victimes de la diffamation rassemble d'anciens pensionnaires de toutes les périodes. Il cherche à dénoncer le fait qu'on présente Riaumont comme un lieu de violence institutionnalisé et remettre un peu d'équilibre. Riaumont n'est pas un nouveau Bétharram. »

France3 Hauts-de-France

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