Le phénomène des apparitions présumées de Dozulé reconnu comme non surnaturel

Cette décision du Vatican vient clore le chapitre d'une longue affaire autour de supposées apparitions de Jésus à une femme appelée Madeleine Aumont. Mère de famille et couturière à Dozulé, non loin de Caen, cette femme – décédée en 2016 – affirmait avoir eu, de 1972 à 1978, 49 apparitions de Jésus mais aussi de l'archange Michel. Tout aurait commencé le 8 mars 1972, date à laquelle elle aurait vu « une immense croix lumineuse ». Le Christ lui aurait notamment demandé de faire construire une croix de 738 mètres de haut – altitude estimée du Golgotha –, promettant que « tous ceux qui seront venus se repentir au pied de la Croix glorieuse seront sauvés. Satan sera détruit et il ne restera que Paix et Joie ». 🡵

Le contexte

Entre 1972 et 1978, dans la petite ville de Dozulé, dans le Calvados en France, Jésus serait apparu 49 fois à Madeleine Aumont, mère de famille, demandant la construction de la « Croix glorieuse de Dozulé », qui n'a jamais vu le jour: elle devait être entièrement illuminée et atteindre une hauteur de 738 mètres, avec des bras de 123 mètres, afin d'être visible de très loin comme signe de rédemption universelle. Au cours des dernières décennies, des « Croix d'Amour », réductions à l'échelle 1/100 de la « Croix Glorieuse », ont été érigées dans différents pays du monde.

Dès avril 1983, l'évêque diocésain de l'époque, Mgr Jean-Marie-Clément Badré, affirmait que « la construction d'une croix monumentale à Dozulé (…) ne peut en aucun cas être un signe authentique de la manifestation de l'Esprit de Dieu ». Le même évêque avait déclaré le 8 décembre 1985: « En ce qui concerne ce qui se passe à Dozulé, l'action et l'agitation, la collecte de fonds par des personnes agissant sous leur propre responsabilité, sans mandat, sans aucun respect pour l'autorité de l'évêque, (…) la propagande fanatique en faveur du « message », (…) la condamnation sans appel de ceux qui n'y adhèrent pas, m'amènent à considérer, en conscience, qu'au-delà de toute cette effervescence, je ne parviens pas à discerner les signes qui m'autoriseraient à déclarer authentiques les « apparitions » dont on parle ». L'actuel évêque Mgr Habert, sur la base des récentes normes pour procéder au discernement des phénomènes présumés surnaturels, a proposé au dicastère une declaratio de non supernaturalitate, « une déclaration de non-surnaturel ».

Vatican News

Texte du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi

Récemment, Votre Excellence [Mgr Jacques HABERT, évêque de Bayeux-Lisieux], à la suite d'une étude approfondie du phénomène en question, a ressenti le besoin de procéder à un discernement supplémentaire des événements liés à la Haute-Butte de Dozulé, afin de conduire toute l'affaire vers une conclusion définitive. À cette fin, vous avez proposé, conformément aux Normes procédurales pour le discernement de phénomènes surnaturels présumés, au n. 22, une declaratio de non supernaturalitate, par laquelle le Dicastère vous autorise à déclarer de manière définitive que le phénomène des apparitions présumées de Dozulé est reconnu comme non surnaturel, c'est-à-dire qu'il n'a pas une authentique origine divine.

Le message principal des apparitions présumées de Dozulé comprend la demande de construire une croix lumineuse, appelée « Croix Glorieuse », haute de 738 mètres, visible de loin, comme symbole de rédemption universelle et signe de sa venue prochaine dans la gloire. En particulier, le contenu des messages présumés, bien qu'il contienne des exhortations à la conversion, à la pénitence et à la contemplation de la Croix - thèmes certainement centraux dans la foi chrétienne - soulève certaines questions théologiques délicates qui méritent une clarification afin que la foi des fidèles ne soit pas exposée au risque de déformations.

Víctor Manuel Card. FERNÁNDEZ, Préfet (site Internet du Vatican)

Communiqué de Mgr Jacques Habert

Communiqué de Mgr Jacques Habert
Publié le 12 novembre 2025

À la suite d'une demande qu'il a adressée au Dicastère de la Doctrine de la Foi, Monseigneur Habert a reçu, ce 12 novembre 2025, une réponse officielle de Rome — également publiée le même jour sur le site du Vatican, L'unique Croix du Salut : www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/ rc_ddf_doc_20251103_unica-croce-salvezza_fr.html.

Dans ce courrier, signé par le Cardinal Préfet du Dicastère et approuvé par le Pape Léon XIV, le 3 novembre 2025, le Dicastère confirme la nécessité de publier un décret définitif rappelant la non-reconnaissance des « événements de Dozulé », dans la continuité des décisions déjà prises par Mgr Badré.

Fort de cette confirmation, Mgr Habert préparera et publiera prochainement le décret attendu, en y apportant toutes les précisions utiles.

Son unique souci demeure d'accompagner les fidèles dans la fidélité à la foi catholique reçue et vécue dans l'Église.

Diocèse de Bayeux-Lisieux

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