L'équivoque correspondance de Monseigneur di Falco avec un adolescent

En 1987, l'évêque Jean-Michel di Falco, accusé de violences sexuelles sur mineurs au début des années 2000, entamait une correspondance dense avec un garçon alors âgé de 15 ans, mort récemment. Selon deux de ses proches, ils auraient eu une relation intime, dévastatrice pour l'adolescent. Le religieux dénonce des « affabulations » 🡵.

Début 1987, quand Aurélien rencontre « Monseigneur di Falco » lors d'un salon du livre qui se tient dans son village, il a 15 ans, est en classe de troisième et vit dans une ferme avec ses parents agriculteurs. Le religieux s'apprête quant à lui, à 45 ans, à devenir le représentant de l'épiscopat français. Il est aussi un visage connu du grand public, grâce à des apparitions à la télévision, à des chroniques sur RTL et aux livres qu'il publie.

Une intense correspondance commence entre eux en mars 1987. Mediapart a pu consulter plus de 130 courriers signés de la main de Jean-Michel di Falco, dont plus de la moitié ont été postés avant la majorité d'Aurélien.

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« Tu me demandes si je pense à toi. Bien sûr, très souvent, dans la journée et quand je prie pour toi » (20 mai 1988).
« Mon [Aurélien] préféré ! Moi aussi j'ai été heureux de t'avoir avec moi pour deux petites journées, c'était bien trop court » (18 juillet 1988).
« Depuis que tu es parti, je trouve la maison vide » (29 juillet 1988).
« Tu es présent à chaque instant de ce voyage. À très vite, je t'embrasse », « Je pense beaucoup à toi » (cartes postales d'Italie, été 1988).
« Le pape ne m'a pas laissé le temps de t'écrire avant, mais sache que j'ai beaucoup pensé à toi. Je t'embrasse » (12 octobre 1988).

Sollicité sur ces extraits de ses courriers, Jean-Michel di Falco a estimé que ces « marques de soutien ou d'affection sont non seulement normales, mais totalement dépourvues d'ambiguïté, et même d'une banalité certaine ».

Mediapart

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