Procès de l'abbé Mercier : des témoignages accablants

Le verdict est attendu ce lundi 20 octobre 🡵.

Sur près de 50 auditions, seul un dossier est retenu pour viols sur mineur. Celui d'une victime de 45 ans, dépendante à la drogue, qui peine encore aujourd'hui à se reconstruire. L'homme a témoigné, ce vendredi, à huis clos. Il a déposé plainte pour quinze ans de violences sexuelles, de 1997 à 2018. Désœuvré par sa dépendance à l'héroïne et la cocaïne, l'homme a été confié à l'abbaye quand il avait 17 ans. Son frère assure également avoir été violé par l'ancien abbé. « Il m'a donné des cachets, du Lexomil et du Viagra avant d'abuser de moi. J'étais une marionnette. Pour moi, cet homme c'est le diable, je n'ai aucune pitié ».

Les récits des autres victimes sont lus à la barre par le président du tribunal. La plupart décrivent des scènes de fellation et de pénétration forcées, parfois sous la prise contrainte d'anxiolytiques et de viagra. Parfois, avec l'usage d'objets. En visioconférence, l'un d'eux se souvient avoir eu 10 ans au moment des faits : « J'ai été victime de viols réguliers pendant deux ans. Le soir, je devais le masturber et il me forçait à avaler, dans sa chambre. Et la journée, il faisait comme si de rien n'était ». Dans le box, prostré, le visage creusé, l'accusé fait les calculs dans sa tête. Et puis, à voix haute : « En quelle année est né cet homme ? » L'avocat général rebondit : « Qu'il ait eu 11 ans ou 14 ans au moment des faits, cela fait-il une différence sur le plan de la pédophilie ? » Réponse du mis en cause : « Oui, à 14 ans, on a plus d'expérience, on est plus à même de dire non ». Un grondement désapprobateur monte dans la salle d'audience. Le religieux se reprend : « C'est mal, dans tous les cas c'est mal ».

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