Le père Philippe d'Halluin accusé d'agressions sexuelles au détriment de personnes mineures et majeures

Le parquet n'avait pas réagi jusque-là, mais mercredi après-midi Olivier Naboulet, le procureur de la République, a adressé un communiqué de presse afin de procéder à une mise au point officielle : « Monseigneur Alexandre de Bucy, évêque d'Agen, a annoncé dimanche dernier avoir décidé d'initier une procédure canonique à l'encontre d'un prêtre exerçant en Lot-et-Garonne. Selon les éléments rapportés par la presse locale, une dizaine de victimes auraient été recensées par les soins de l'évêché. Sans que le ministère public n'ait à commenter la décision prise par l'autorité épiscopale, il convient que soient précisés les éléments suivants : Courant février 2016, une procédure a été reçue et enregistrée au parquet d'Agen. À l'issue de l'enquête, le procureur de la République d'alors (NDLR. Olivier Naboulet a été nommé en septembre 2022 à Agen) a décidé en mars 2017 de classer le dossier, l'infraction reprochée ne lui ayant pas paru suffisamment caractérisée.

Une autre plainte a été traitée portant sur des faits de 2014, et signalée au parquet d'Agen en novembre 2015; celle-ci n'a pas davantage donné lieu à poursuites devant la juridiction pénale, un classement sans suite intervenant en septembre 2016.

Les classements sans suite évoqués n'ont pas été suivis d'une procédure de contestation de ces décisions; aucune saisine du doyen des juges d'instruction dans le cadre d'une plainte avec constitution de partie civile n'est intervenue, ni saisine de la formation de jugement sur citation directe.

Depuis, aucune autre plainte ni enquête n'ont été portées à la connaissance du parquet d'Agen, seul un signalement intéressant une potentielle victime non clairement identifiée a été adressé au procureur de la République en février 2022, qui n'y a pas donné suite, constatant, comme l'avait fait son correspondant, qu'il s'agissait-là de « rumeurs ».

Aux termes du III de l'article préliminaire du code de procédure pénale « toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été établie », conclut le procureur de la République.

Pour le diocèse, l'objectif de ce procès qui devrait durer six mois est de favoriser la manifestation de la vérité. Une petite dizaine de victimes aurait été dénombrée a confirmé Mgr de Bucy qui a également insisté sur la présomption d'innocence qui devait prévaloir à ce stade au bénéfice du curé mis en cause.

La dépêche

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