Famille missionnaire de Notre-Dame : le procès du père Bernard devrait être renvoyé en janvier 2026

Le père supérieur de la Famille missionnaire de Notre Dame sera jugé pendant trois jours pour les faits de suggestion psychologique qui lui sont reprochés. Ce procès très attendu, qui devait avoir lieu du 24 au 26 septembre prochain, pourrait être repoussé à 2026, d'après nos informations. L'instruction, ouverte par le parquet, il y a plusieurs années, serait toujours en cours.

Dans cette affaire, cinq parties civiles, quatre femmes et un homme, reprochent au père Bernard Domini d'avoir eu une emprise à leur égard sur une période allant de 2015 à 2020. Au moins deux d'entre eux ont été membres de la Famille missionnaire de Notre-Dame durant plusieurs années.

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D'après les premiers éléments communiqués lors de cette audience [de juillet 2024], il est reproché [au père Bernard] d'avoir organisé des conditions de vie difficile, créé un environnement d'isolement et de culpabilité, ou encore d'avoir empêché l'accès à des soins adaptés… Le tout pouvant conduire à une altération du discernement et une souffrance psychique importante.

Ces accusations sont jugées calomnieuses par la Famille missionnaire de Notre Dame, qui souligne que ce procès s'inscrit dans un autre calendrier : « celui de l'opposition à la construction de l'église du Cœur Immaculé de Marie ». Ce projet d'église avait notamment fait parler à l'automne 2023, quand des heurts avaient éclaté sur le chantier entre les religieux et les opposants.

RCF

Au terme de l'enquête de l'unité spécialisée dans les dérives sectaires de l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP), basé à Nanterre, il lui est reproché d'avoir déployé un mécanisme d'emprise sur cinq anciens religieux. En « recrutant des membres très jeunes et sans expérience », en organisant des conditions de vie « sans aucun repos », en contraignant les religieux à abandonner leur patronyme, en les privant de moyens de communication et de financement, pour les couper de liens familiaux et les faire « adhérer à une pensée unique ».

Le tribunal devra déterminer ce qui relève du fonctionnement classique d'un ordre et ce qui pourrait déborder vers des mécanismes d'emprise. La congrégation, elle, se défend farouchement de tout écart et dénonce « une enquête à charge ». Elle assure ne « recruter personne » mais seulement accepter des personnes qui en font la demande, ayant la vocation et la maturité nécessaire, indiquant que la moyenne d'âge d'entrée dans la communauté se situe à « 24ans ».

Sud Ouest

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