Famille missionnaire de Notre-Dame : elle ne pourra plus intégrer en son sein de jeunes tout juste majeurs

Un témoignage récent

D'abord, celle de Justine. Nul ne peut dire quels sont les ressorts qui l'ont conduite à abandonner sa prépa à Bordeaux où elle excellait pour, à 18 ans et quelques mois, devenir religieuse au sein de la Famille missionnaire, ne prévenir sa mère qu'une fois sa majorité atteinte et effacer le contenu de son ordinateur avant de rejoindre l'Ardèche. Suzanne en est convaincue: « À 18 ans, on n'a pas le recul pour une décision aussi lourde. Elle n'a pas eu l'idée toute seule. »

L'évêque de Périgueux, Mgr Philippe Mousset, confirme qu'une fois alerté, il avait demandé à la FMND que la jeune femme termine d'abord ses études. À Viviers, en Ardèche, l'évêque Mgr Hervé Giraud a fait de même: « Devant témoins, nous avons évoqué cette situation avec la FMND. On m'a répondu avec une comparaison sur la possibilité d'avorter à 18 ans. J'ai dit que ça n'avait rien à voir et qu'il n'est plus possible d'accueillir des jeunes dès 18 ans, on est plus au temps de sainte Thérèse de Lisieux. En octobre, j'ai appris qu'elle avait quand même été intégrée. »

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Un problème connu de longue date

Dans les archives de l'évêché de Viviers, en Ardèche, les dossiers estampillés FMND s'empilent depuis des années, confirme le nouvel évêque, Hervé Giraud. Dès 1997, dans un courrier salé, l'un de ses prédécesseurs, Monseigneur Bonfils, invitait la Famille missionnaire à plus d'ouverture, relevant « l'équilibre affectif, psychologique et même spirituel parfois assez fragile » de ses postulants.

Cette même année, l'embarras de l'Église s'étale dans une correspondance entre des évêques et un théologien bordelais. En mars 1997, ce dernier évoque l'entrée de deux neveux dans la FMND, juste après leur baccalauréat. « Depuis bientôt six ans, mon neveu n'est jamais revenu dans sa famille, ne connaît rien d'autre, n'a eu aucune autre influence », écrivait-il, ajoutant que son second neveu avait annoncé sa décision par lettre à ses parents, depuis l'Ardèche. « Il s'est caché de toute sa famille qui, pourtant, n'a absolument rien contre une vocation sacerdotale », ajoutait-il. La réponse de l'évêque : « Vos informations confirment ce que nous savons déjà. »

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La demande du diocèse

Désormais, « tout jeune qui manifestera l'envie d'intégrer la FMND devra être adressé au diocèse, qui établira un parcours de discernement avec l'accord des parents », expose le prélat. « La FMND devra appliquer les règles que nous imposons pour la pastorale, comme ne pas envoyer des mails directement aux enfants et, surtout, suivre des formations pour travailler auprès des jeunes », continue Monseigneur Mousset. La convention ne s'appliquera toutefois qu'aux activités en lien avec le diocèse et ne vise pas les activités propres de la congrégation à Bergerac.

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