Cardinal Jean-Marc Aveline : des paroles fortes au sujet des abus

La Croix : Est-ce cette conviction qui a motivé votre intervention inédite, cet été, après la décision de l'archevêque de Toulouse de nommer comme chancelier un prêtre anciennement condamné pour viol sur mineur ?

Cardinal Jean-Marc Aveline : Je ne suis pas le président des évêques. Chaque évêque est libre chez lui. Mais sur cette affaire, nous avons entendu le peuple de Dieu, qui se trompe rarement dans son flair. Et de fait, la miséricorde ne se décrète pas. Il n'y a qu'avec la personne qui a été victime de l'injustice que l'on peut réfléchir à la manière dont la miséricorde peut advenir. Nous devons continuer de travailler sur le lien entre ces deux impératifs évangéliques, de justice et de miséricorde.

La Croix : Quels sont les chantiers pour continuer à aller plus loin dans la lutte contre les abus ?

Cardinal Jean-Marc Aveline : Plusieurs chantiers prioritaires se dessinent. D'abord, étendre notre action aux victimes majeures, un dossier qui doit être poursuivi. Ensuite, transformer l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation : cette structure était une réponse de crise à une situation de crise, il faut maintenant créer une structure pérenne. Nous avons une année pour définir cette évolution, en relisant d'abord ce qui a été accompli. Le troisième enjeu majeur est d'élargir notre approche. Quand les commissions de réparation ont été créées, certaines violences étaient moins apparentes. Aujourd'hui, nous devons traiter toutes les formes de violences : sexuelles bien sûr, mais aussi physiques, morales, psychiques et spirituelles.

La Croix

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