Établissement Saint-Stanislas de Nantes : les témoignages affluent

Une victime avait témoigné en 2020 devant la CIASE

Ancien élève du collège et lycée Saint-Stanislas de Nantes, entre 1979 et 1984, Emmanuel Cocaul aujourd'hui âgé de 60 ans, a témoigné dès 2020 auprès de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'église, des violences qu'il a subies durant sa scolarité par un aumônier catholique.

Quel est votre sentiment face à l'afflux de ces nouveaux témoignages dans l'affaire Saint-Stanislas ?

Je m'attendais à voir arriver beaucoup de témoignages, c'est toujours comme ça, mais c'est effrayant, un récit en appelle un autre et ça va être exponentiel. Je vois bien que ça bruisse de partout, les témoignages arrivent en cascade.

Il faut encourager les victimes à parler, à ne pas avoir honte dans l'expression de leur douleur. Comme on le dit souvent, désormais la honte doit changer de camp.

Vous avez été le premier à témoigner…

Oui, j'ai eu en quelque sorte le statut de lanceur d'alerte, car j'ai été le premier à parler dans cette affaire de Saint-Stanislas ; c'était en 2020 auprès de la CIASE. J'ai ensuite été reconnu victime et indemnisé en 2022.

Mais après ce témoignage, il y a eu une faille spatiotemporelle, rien n'a avancé, hormis une étude des archives sur le parcours de mon agresseur, l'aumônier catholique de l'établissement (aujourd'hui décédé, ndlr). Il n'y a eu aucune approche systémique pour aller plus loin que mon propre cas.

france.tv

Quand des tags ont été découverts fin 2021 pour dénoncer des faits de viols, le service communication du diocèse communiquait en ces termes : « N'ayant pas connaissance du dossier, Mgr Percerou souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire. » 🡵

Le parquet de Nantes ouvre une enquête

Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, indique ce mercredi matin 3 septembre 2025 qu'une enquête a été confiée aux policiers nantais après les révélations d'abus sexuels commis au collège Saint-Stanislas de Nantes, de 1958 à 1995, confirmant une information de nos confrères d'Ouest-France et Presse Océan.

ici Loire Océan

En quelques jours, une trentaine de messages reçus par la cellule d'accueil et d'écoute du diocèse

Une trentaine de messages ont déjà été adressés à la cellule d'accueil et d'écoute du diocèse, actuellement composée de sept personnes. Cette cellule « va trouver des renforts pour organiser des rendez-vous avec les victimes, qui s'effectuent toujours par deux écoutants », a expliqué le diocèse.

Les premiers témoignages concernent à 80 % des faits survenus au collège de Saint-Stanislas et à 20 % d'autres établissements scolaires, à Nantes et en dehors, précise-t-on de même source.

Les victimes seront ensuite orientées vers les instances chargées de leur prise en charge, l'Inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation) et la CRR (Commission reconnaissance réparation) si cela concerne des instituts religieux. Parallèlement, le parquet de Nantes a ouvert une enquête après le suicide, en 2024, d'un quadragénaire ayant confié avoir été victime de violences sexuelles de la part d'un surveillant lorsqu'il était interne au collège Saint-Stanislas.

La Croix

De nombreuses personnes mises en cause dans les témoignages

Contrairement à ce qui est dit, tous les agresseurs ne sont pas morts. Il y a une autre personne, toujours vivante, qui n'a pas été encore inquiétée : un laïc, le supérieur hiérarchique du surveillant déjà mis en cause, et qui était au cœur de ce système d'agression à Saint-Stanislas 🡵.

Plusieurs religieux sont cités par les témoignages que nous avons recueilli :

  • l'abbé André Lefort, décédé le 9 mai 2017, « prêtre et ancien professeur à Saint-Stanislas »
  • l'abbé Albert Lechat, décédé fin avril 2011, prêtre et professeur de philosophie, animateur de plusieurs clubs dans l'établissement (édition du journal le Globule, archéologie, hygiène (sic), astronomie), il célébrait la messe à la crypte de la chapelle de l'établissement au début des années 2000
  • l'abbé Jacques Dupont, décédé en 1986, aumônier de l'établissement
  • un professeur de mathématique non nommé, actif dans les années 1960
  • un autre religieux non nommé, actif dans les années 1960

Des laïcs sont aussi cités à divers titres :

  • Dominique Pervenche, directeur de l'établissement de 1976 à 1999
  • R.V, professeur d'histoire et de cinéma, décédé en 2023
  • un surveillant d'internat d'une trentaine d'années, non nommé actif au début des années 2000

Riposte Catholique

Des témoignages de violences sexuelles dans les établissements lassaliens de Loire-Atlantique

La presse locale, qui consacre plusieurs articles aux témoignages des victimes ce week-end, indique que dans les témoignages d'anciens élèves qui ne sont pas issus de saint Stanislas, les faits décrits concernent les établissements du Loquidy – l'actuel navire amiral de l'enseignement diocésain nantais, et Saint-Félix, dans le même quartier – il s'agit de deux des six établissements du réseau lassalien en Loire-Atlantique.

Riposte Catholique

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