Retour du père Hubert Schmitt comme vicaire général

Comment une telle nomination est-elle encore possible, alors que cet été a été marqué par le scandale Kerimel/Spina ?

L'étrange justification du chanoine Jean-Luc Liénard

Rappel : en 2023, les dires de la victime avaient été jugés crédibles, mais les faits imputés au chanoine Hubert Schmitt étaient prescrits.

Des déclarations et un signalement qui ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête menée par la brigade de recherche d'Altkirch, ainsi qu'à une expertise psychiatrique de la victime présumée, « qui crédibilise vraiment ses déclarations concernant ce qui lui est arrivé », assure Edwige Roux-Morizot. L'homme auditionné présente cependant des trous de mémoire. « On pense qu'il occulte peut-être des faits plus graves, ce qui ne change rien en ce qui concerne l'enquête puisque les faits sont prescrits », précise encore la procureure.

France 3

Dans un article publié cette semaine 🡵, le diocèse justifie ainsi le retour du père Hubert Schmitt en tant que vicaire général :

Interrogé, le diocèse répond par la voix du chanoine Jean-Luc Liénard :

« Les dossiers canoniques et judiciaires étant clos, n'ayant pas été déféré devant la justice de l'Église ni de celle la République, il n'a pas été condamné. Selon le bon principe, il jouit donc de tous ses droits dont celui de la présomption d'innocence. »

Rue 89 Strasbourg

Cette étrange justification a également fait l'objet d'un article à l'étranger 🡵.

Communiqué de presse du Collectif Voix Libérées

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Collectif Voix Libérées
28 août 2025

Tours, le 28 aout 2025

Nomination du chanoine Hubert Schmitt : le Collectif Voix Libérées dénonce un signal préoccupant pour les victimes

Le Collectif Voix Libérées exprime sa profonde indignation après la récente nomination du chanoine Hubert Schmitt comme vicaire général du diocèse de Strasbourg, alors même que des accusations d'agressions sexuelles sur mineur, remontant à 1993, sont connues de l'Église et de l'opinion publique. Ces faits présumés, jamais jugés à ce jour ni par la justice civile ni par la justice canonique, sont notamment relatés dans le film documentaire La Déposition (2024), qui témoigne avec force de la difficulté des victimes à faire reconnaître leur parole.

Pour notre collectif, engagé depuis 2021 pour la reconnaissance des victimes et la prévention des abus, cette nomination envoie un message profondément décourageant : celui d'une institution qui choisit encore de promouvoir des clercs mis en cause plutôt que de suspendre leur responsabilité le temps que toute la lumière soit faite. Elle ravive des blessures, fragilise la confiance et met en péril le travail de réparation entrepris ces dernières années.

Nous rappelons que le chanoine Hubert Schmitt bénéficie de la présomption d'innocence, mais nous affirmons que la responsabilité morale et institutionnelle de l'Église impose des mesures de précaution : suspendre les responsabilités, communiquer avec transparence et placer la protection des victimes au cœur des décisions.

Le film La Déposition, qui sera prochainement projeté aux Studios CNP à Tours dans le cadre d'un événement organisé par notre collectif, suivi d'un débat public, incarne symboliquement cette lutte pour la vérité et la reconnaissance. Il met en lumière la persévérance de ceux qui, malgré les silences et les blocages, refusent que les abus restent enfouis.

Nous demandons à l'Église de :

  • Revenir sur cette nomination jusqu'à ce que les faits soient pleinement éclaircis ;
  • Garantir des procédures transparentes et respectueuses des victimes ;
  • Affirmer sans ambiguïté que la lutte contre les abus prime sur toute autre considération institutionnelle.

Collectif Voix Libérées

Contact presse :
Voix Libérées (www.voixliberees.fr)
Email : pcantores37@gmail.com
Téléphone : 06 74 63 69 45

Communiqué de presse relayé sur X/Twitter

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