Un professeur de musique visé par une enquête pour abus sexuels à Strasbourg

Remarque : l'article des DNA parle de l'Institution « Notre-Dame-des-Mineurs ». Le nom d'usage est aujourd'hui l'Institution Notre-Dame 🡵, même si l'établissement est présenté dans les pages jaunes sous le nom « Notre Dame des Mineurs " 🡵.

Ancien pilier de l'institution Notre-Dame, établissement d'enseignement catholique strasbourgeois, un professeur de musique fait l'objet d'une enquête judiciaire pour viol et agression sexuelle. Son attirance pour les adolescentes était connue depuis quinze ans dans le diocèse, à l'époque où il était organiste à l'église Saint-Pierre-le-Jeune 🡵.

La raison de son éviction de l'institution catholique située à l'angle de la rue des Bonnes-Gens et de la rue des Mineurs, dans le quartier Halles à Strasbourg, est que l'enseignant de 58 ans a été mis en examen à l'automne 2023. Une femme l'accuse d'agression sexuelle, une autre de viol, alors qu'elles étaient adolescentes. Le quinquagénaire est actuellement placé sous contrôle judiciaire et a interdiction d'entrer en contact avec des mineurs.

La plainte pour viol — une fellation imposée à l'orgue en pleine homélie, d'après nos informations — daterait de 2014 et aurait été classée sans suite en 2015 faute de preuves. Elle est réexaminée par les enquêteurs à la suite de la plainte pour agression sexuelle que la deuxième victime a fini par déposer en novembre 2023.

Le 10 janvier 2011, celui qui est alors organiste et responsable des jeunes de la paroisse catholique Saint-Pierre-le-Jeune, à Strasbourg, reçoit sa lettre de licenciement « pour cause réelle et sérieuse » du conseil de fabrique. Le document liste des « jeux de séduction » avec des jeunes filles et surtout « une relation amoureuse volontairement entretenue » avec une « paroissienne adolescente ». À l'époque, celle-ci avait déposé une simple main courante. Une douzaine d'années plus tard, dans le contexte des révélations de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église) et des errements au sein de l'archevêché de Strasbourg, elle se décide à déposer plainte contre lui.

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Quand il est licencié en 2011, l'homme offre ses services à la communauté de paroisses des Remparts, à laquelle appartiennent les églises Saint-Jean et Saint-Pierre-le-Vieux. Surtout, il est toujours professeur à l'institution Sainte-Jeanne-d'Arc à Mulhouse et à Notre-Dame-des-Mineurs… à 600 mètres de Saint-Pierre-le-Jeune. Ni le rectorat, ni la direction diocésaine de l'enseignement catholique ne sont mis au courant : ils ne le seront qu'après le signalement au procureur, en novembre 2022, des parents de la jeune fille, reçue l'année précédente par l'archevêque Mgr Ravel.

Mais, selon nos informations, la direction de l'institution Notre-Dame savait.

— DNA

Parcours de la personne mise en cause, à partir de l'article des DNA 🡵

  • Dans les années 2000, il est organiste et responsable des jeunes de la paroisse catholique Saint-Pierre-le-Jeune.
  • 2005
    • Une adolescente révèle entretenir (ou avoir entretenu) une relation amoureuse avec le professeur.
    • Le père René Frison, curé de la paroisse de 1985 à 2010 🡵, interdit à l'organiste de prodiguer des leçons particulières et d'encadrer seul des jeunes… interdiction qu'il ne semble pas avoir respecté. Le curé lui demande également d'entamer un suivi psychologique.
  • 2010 Le père Jérôme Hess succède au père René Frison comme curé 🡵.
  • 2011
    • Mgr Jean-Pierre Grallet reçoit les parents de l'adolescente « de 2005 ». Il témoigne de son empathie mais aurait dit qu'il « ne voulait pas de dossier ».
    • L'organiste est licencié par le conseil de fabrique. En cause : sa relation avec les jeunes filles en général, et plus particulièrement avec l'adolescente avec laquelle il a entretenu une relation amoureuse. Cette dernière avait déposé une main courante.
    • Il offre ses services à la communauté de paroisses des Remparts, à laquelle appartiennent les églises Saint-Jean et Saint-Pierre-le-Vieux. Surtout, il est toujours professeur à l'institution Sainte-Jeanne-d'Arc à Mulhouse et à Notre-Dame-des-Mineurs… à 600 mètres de Saint-Pierre-le-Jeune. A l'institution Notre-Dame-des-Mineurs, des témoignages indiquent un comportement qui n'est pas adapté avec les adolescentes, que ce soit dans l'établissement ou lorsqu'il accompagne avec son épouse des retraites.
  • 2014 Une plainte est déposée pour viol (une fellation imposée à l'orgue en pleine homélie).
  • 2015 La plainte est classée sans suite faute de preuves.
  • 2021
    • A la suite d'un article au sujet de Marc Baumann, un organiste de Strasbourg qui a été condamné, Mgr Grallet (alors à la retraite) tente de joindre les parents de l'adolescente « de 2005 ».
    • Mgr Ravel reçoit les parents de l'adolescente « de 2005 ».
  • 2022 Un signalement au procureur de la république est effectué par les parents de l'adolescente « de 2005 ».
  • 2023 Une plainte pour agression sexuelle est déposée l'adolescente « de 2005 ». La plainte de 2014 est alors réexaminée. Le professeur est mis en examen à l'automne et suspendu de ses fonctions à l'institution Notre-Dame-des-Mineurs qui semble t-il, était déjà au courant de certaines choses. Placé sous contrôle judiciaire, il a interdiction d'entrer en contact avec des mineurs.

Le quinquagénaire est actuellement placé sous contrôle judiciaire et a interdiction d'entrer en contact avec des mineurs.

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