Affaire Spina : les demandes de pardon et la réhabilitation des personnes pécheresses et coupables selon Mgr de Kerimel

Demandes de pardon

Guy de Kerimel demande « pardon aux victimes » tout en précisant que c'est parce qu'elles ont mal interprété. Par conséquent il ne reconnaît pas un péché MAIS il demande pardon. C'est une horrible habitude empruntée à la communication politique. Elle ne reconnaît le mal que comme un ressenti affectif chez l'autre, et pas comme un acte objectif dans lequel je me suis engagé. C'est extrêmement toxique sur le plan humain et cela rend impossible la pénitence. Et c'est malheureusement devenu un langage assez habituel dans l'Église. Une fausse compassion qui reconnaît le ressenti sans reconnaître le mal et donc fait peser toute la culpabilité sur la victime qui est coupable d'avoir souffert 🡵.

Ma décision avait été interprétée par de nombreuses personnes comme un camouflet envers les victimes d'abus sexuel ; j'en demande pardon aux victimes. Ce n'était évidemment pas mon intention. D'autres y voyaient enfin un signe d'espérance pour les auteurs d'abus qui avaient fait leur peine et qui vivent une mort sociale très éprouvante. Là, je dois demander pardon à celui que j'avais nommé et à qui je fais confiance, pour ne pas avoir su trouver la juste place à laquelle il a droit.

Diocèse de Toulouse

Réhabilitation des personnes pécheresses et coupables

Entre un homme chargé par une autorité de persécuter des personnes, qui s'est repenti et un prêtre qui a viole un mineur, sans visiblement jamais s'être repenti, la comparaison n'est pas juste Et même converti, pas besoin de lui donner un poste honorifique 🡵.

Dit autrement, un violeur condamné qui ne reconnaît pas les faits, CA N'EST PAS comme Saint Paul 🡵.

Dans l'Évangile, Jésus est allé très loin dans la réhabilitation des personnes pécheresses et coupables. Il a appelé à des postes de responsabilité des hommes comme Matthieu le collecteur d'impôt, Pierre le renégat, Paul le criminel, Marie-Madeleine la prostituée, et tant d'autres. Paul avait fait des victimes, peut-être aussi saint Matthieu dans un autre ordre. Cependant, Jésus a pardonné leurs péchés, ils ont changé de vie, et ils ont exercé, au nom du Christ, une autorité qui dure encore aujourd'hui. Cette logique évangélique va encore au-delà de la réinsertion, qui ne touche que la place dans le corps social : elle porte le nom de conversion, car elle change le cœur de l'homme.

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Sur Twitter/X, Mgr Jean-Marie Le Gall s'exprime en ces mots : « Croyons-nous encore que le Christ peut transformer un criminel en apôtre, ou avons-nous réduit la foi à une morale sociale et sécuritaire ? » 🡵.

Mgr Jean-Marc Eychenne apporte cette réponse : « L'argumentation me semble bien hasardeuse… Réinsérer dans la société et dans l'Église, accorder une place digne (dignité humaine inaliénable), ce n'est pas faire de quelqu'un un exemple, un modèle, et l'honorer d'une distinction » 🡵.

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