Collège-lycée Saint-Augustin de Bitche : nouveau témoignage mettant en cause l'abbé Joseph Didelon

Eric se replonge en septembre 1985. Bon élève, l'enfant du bassin houiller persuade sa maman de l'inscrire au Saint-Augustin, « qui avait très bonne réputation. Mais j'ai vite déchanté. » La vie dans l'établissement est presque monacale. « Il n'y avait jamais de chauffage. Donc j'attrapais toujours des bronchites et je devais aller à l'infirmerie. » Infirmerie dirigée par l'abbé Joseph Didelon. « Même pour un mal de tête, il fallait baisser son slip et il me palpait l'entrejambe. A l'époque, à 11 ans, on ne savait même pas ce que c'était la sexualité. Mais avec les copains, on avait compris qu'il ne fallait pas aller à l'infirmerie. Tout le dortoir y est passé. C'était le loup dans la bergerie », lâche le quinquagénaire.

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Eric reconnaît l'excellence de l'enseignement qu'il a reçu durant les deux années passées à Bitche. « Mais pour le reste, c'était une prison. Ils ont profité du petit garçon que j'étais. » Au fil du temps, il se sépare lentement de la honte qui pourrait peser sur ses épaules. « C'est comme les femmes qui ont été agressées sexuellement, on dit que c'est car elles avaient une jupe trop courte, un décolleté trop prononcé. Alors nous, gosses, on se disait que c'était aussi un peu notre faute. »

Le Républicain Lorrain

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