Collège Saint-François-Xavier de Vannes : trois jésuites aujourd'hui décédés sont mis en cause

Trois plaintes pour abus sexuels visent des religieux, qui travaillaient dans les années 50 et 60, au Collège Saint-François-Xavier de Vannes. L'établissement était alors tenu par les Jésuites 🡵.

Sur les 115 jésuites s'étaient rendus coupables d'agressions (psychiques, spirituelles, morales, physiques ou sexuelles) 🡵, seulement 6 font l'objet d'un appel à témoignages (Jean Mambrino, Henry Collard, Albert Stevens, Jules Francken, Gilbert Lamande et Louis Mouren) 🡵.

« Et puis, comment me serais-je douté, collégien de 10-12 ans, externe, élève, studieux et discipliné, et, comme tel protégé, que des camarades du même âge, mais internes, étaient, au même moment, victimes d'abus sexuels parmi plus graves. C'était la face sombre et inconnue de l'établissement dans les années 50-60. » Président de l'association des anciens élèves du lycée Saint-François-Xavier (SFX) de 1996 à 2019, François-Xavier Camenen a jeté un pavé dans la mare. Dans le magazine du lycée, Le Xavier, daté d'avril 2025, ces quelques lignes évoquent, sans ambiguïté, les violences subies par des adolescents au sein même de cet établissement catholique à Vannes (Morbihan).

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La cellule [d'écoute des jésuites], qui vise à « mettre les victimes au centre », a permis de lever le voile sur certaines affaires et de montrer leur étendue. « Ces violences étaient systémiques », reconnaît le père Le Bel. SFX n'est pas une exception. Ces enquêtes ont été menées dans l'ensemble des établissements tenus, ou anciennement tenus, par cet ordre. En février 2022, le rapport d'étape recensait 45 pédocriminels jésuites et plusieurs laïcs dans une quinzaine d'établissements scolaires en France. Soixante-seize plaintes ont été recueillies en France, 33 en Belgique, « principalement pour des attouchements ». À Vannes, trois jésuites sont mis en cause. Tous sont décédés.

« SFX n'est plus jésuite depuis 1997 et les jésuites sont partis en 1987. Les faits dénoncés sont anciens. Tout se passe de 1950 à 1968 », reprend François-Xavier Camenen. Un des trois religieux fait l'objet de trois plaintes, deux à SFX et une à Toulouse. Un autre est concerné par une plainte. Pour le troisième, l'enquête se poursuit. « Il est suspecté d'attouchements, mais nous n'avons pas eu de retour du plaignant », précise Grégoire Le Bel. Cet état des lieux est forcément partiel. « J'ai recueilli la parole d'autres victimes, indique François-Xavier Camenen, mais les quatre cas les plus graves n'ont pas porté plainte. » Toutes ces victimes sont mortes.

Excepté des viols à l'infirmerie, il serait essentiellement question d'agressions sexuelles « pendant des confessions ou dans des couloirs ».

Ouest France

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