Un heritage versé au moment du vœu de pauvreté doit-il être restitué en cas de sortie de la communauté ?

Au-delà de la question de la restitution ou non de l'héritage, c'est également l'accompagnement du retour à la vie civile et la reconnaissance d'un préjudice pour des violences psychologiques qui est en jeu.

Après 12 ans dans les ordres et une thérapie psychologique, il demande à quitter les Carmes et ses 10 frères du couvent. En gage d'aide au retour à la vie civile, il réclame l'héritage qu'il a versé lors de ses vœux de pauvreté : environ 25 000 euros.

« À ma sortie, j'ai été admis dans une clinique psychiatrique pour mettre un peu à distance cette communauté et me reconstruire physiquement et psychologiquement. C'est à ce moment que j'ai dû envisager le retour à la vie civile avec la recherche d'un logement, d'un travail », raconte Jean-Baptiste Gélébart.

Il affirme avoir cherché un accord à l'amiable, « mais comme toutes les demandes que je faisais étaient refusées, j'ai saisi un avocat pour mener une action en justice ». Et d'ajouter : « Je demande la restitution de mon héritage, une aide pour mon retour à la vie civile ainsi qu'un préjudice pour les violences psychologiques subies. »

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Or, selon le frère Antoine-Marie Leduc, cette règle [la restitution de l'héritage] ne s'impose que pour les novices, mais pas au moment de l'entrée définitive dans l'ordre, soit au moins 7 ans passés dans la communauté. « On pense être dans notre droit, on était prêt à l'aider pour sa réinsertion », assure ce supérieur.

France 3