Prêtres pédophiles à Reims : des victimes créent l'association ÉCLATS

Le Collectif des Victimes de l'abbé Prot s'est constitué en Association Loi 1901, lors de son assemblée générale constitutive le 22 avril 2025. L'association E.C.L.A.T.S [Ensemble Contre Les Abus Témoigner et Soutenir] entend accompagner, soutenir les victimes et s'engager auprès d'elles pour que la vérité soit établie sur les agressions sexuelles commises dans le Diocèse de Reims et des Ardennes par les abbés Peter Meulendijks, Daniel Prot et Jean-François Pinard aujourd'hui décédés 🡵. Il est possible de soutenir cette association en adhérant.

Sortir de la solitude

L'objectif de l'association ÉCLATS n'est évidemment pas de déballer un passé sordide, comme certains le pensent encore, mais de s'armer face à l'indifférence. « Elle va nous permettre de fonctionner un peu comme un groupe de parole chez les alcooliques anonymes » explique Guillaume. La stratégie de tous les agresseurs, et de Prot en particulier, est de maintenir les victimes dans leur solitude. « Tu es l'élu, tu es mon préféré, je peux faire ce que je veux de toi. Et ça s'est imprimé dans le cerveau de chacun d'entre nous ».

Monique Derrien, reporter

Une dizaine de « morts prématurées »

Selon une des victimes de Daniel Prot, une dizaine d'hommes ayant subi la pédophilie du prêtre dans l'enfance se sont donné la mort, ou se sont laissés mourir. « Ils ne l'ont pas fait rapidement, insiste Guillaume Gellert. Ils l'ont fait parce qu'il n'y a pas eu d'écoute, parce que leur vie devenait invivable. » L'enquête IPSOS, à découvrir ICI, objective clairement ce mécanisme destructeur. Il y a donc une urgence à dire toute la vérité, même si les faits sont anciens et prescrits. Danièle Gaté (image ci dessus), présidente d'honneur de l'association ÉCLATS, veut elle aussi faire passer ce message. « J'apporte mon soutien total à toutes ces personnes blessées depuis tant d'années. Les conséquences sont à vie. On ne peut pas continuer à faire comme si ça n'existait pas. J'ai découvert cette souffrance très ancrée en eux. Je la reconnais pour l'avoir vécue d'une autre façon. Parce que la victime survit jusqu'à sa mort avec ça, même si le prêtre est mort depuis longtemps. Et elle doit se débrouiller seule. »

Monique Derrien, reporter

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