Sœur Merletti : "L'abus spirituel est un abus de pouvoir"
Sœur Merletti est depuis peu secrétaire du Dicastère pour la Vie Consacrée. Le 15 juin dernier, elle a donné une conférence intitulée : « Réflexion sur les abus - Comment écouter et accompagner un cri ». Un article en italien a été publié sur le site adista 🡵. Une traduction est librement accessible sur le site internet de Golias 🡵.
Le résumé ci-dessous est intégralement composé par des citations de la traduction effectuée par Golias 🡵.
Abus spirituel
Il faut « aborder l'abus spirituel comme un phénomène systémique, fruit d'un abus de pouvoir, qui rend ensuite possible la déclinaison de la violence sous diverses formes, de la psychologique à la sexuelle. »
Vie spirituelle
Sœur Merletti rappelle que par « vie spirituelle », nous entendons « la vie sous le Saint-Esprit, infusée dans nos cœurs par le baptême », par laquelle « on entre dans une dimension de relation et d'union avec Dieu tout personnel ». Cela implique de mettre en jeu la raison, la volonté, la liberté et la partie la plus intime de nous qui est représentée par la conscience, le noyau le plus secret, le sanctuaire où la personne se trouve seule avec Dieu, dont la voix résonne dans l'intimité.
« La valeur fondamentale est le libre choix que nous avons ; et celui du droit à l'autodétermination spirituelle. »
Relations dangereuses
L'accompagnement spirituel « C'est un processus par lequel une personne aide une autre, à grandir dans l'intimité avec Dieu, en saisissant les signes de sa présence ». Accompagnement et non direction, parce que « la relation est asymétrique, mais cette personne n'est pas un organisateur ou un instructeur de ma vie personnelle ».
« Là où il y a une asymétrie », ajoute Sœur Merletti, « il y a d'une manière ou d'une autre un exercice de pouvoir », et là où il y a exercice de pouvoir « se cache toujours un facteur de risque ».
[L'abus] se produit lorsque « le guide spirituel devient le vrai et unique porte-parole de la volonté de Dieu », « comme si Dieu manifeste à cette troisième personne ce qu'il veut de moi » et le guide devient alors « le gardien de notre voyage spirituel d'une manière absolue et aussi très contrôlant ».
Qu'est-ce que l'abus spirituel ?
« C'est une forme de violence émotionnelle et psychologique. Elle se caractérise par un modèle systématique de comportement coercitif et de contrôle dans un contexte religieux. »
Les évêques d'Autriche, dans leurs directives, soulignent ces aspects, qui génèrent « l'estime de soi aux formes d'autodévaluation, de dépendance, de peur envers Dieu de son jugement ; du perfectionnisme dans la vie spirituelle, d'une culpabilité obsessionnelle compulsive », mais aussi du « manque de confiance en soi et des autres, de la suspicion, du sentiment d'oppression et d'épuisement, des explosions soudaines d'anxiété et d'anxiété… »
La responsabilité
Dans quelle mesure peut-on attribuer la responsabilité de la violence spirituelle à une institution, plutôt qu'à un individu ? « C'est vrai, s'il s'agit d'un cas isolé, mais si c'est systémique, cette personne ne fait qu'appliquer un modus operandi. » Qui est donc responsable, l'individu ou l'ensemble du système ?
Saisissez les signaux
Nous avons besoin d'une formation, « parce que sinon vous ne pouvez pas identifier des situations border-line ».