Père Marc-Olivier : une seconde victime témoigne dans la presse

Le témoignage de Catherine

S'enclenchent alors quatre années « sous la coupe de cet homme », à qui l'adolescente fait confiance « parce qu'il est prêtre ». Les scènes se répètent à intervalle régulier. Chez Catherine, sur des parkings. Dans la chambre de cet hôtel de Lourdes (Hautes-Pyrénées), lors du Frat, un pèlerinage annuel. Des baisers forcés, des « caresses sur l'entrejambe et les seins ». Ce doigt glissé dans la bouche « dans un geste pornographique ». Et ces séances qui s'achèvent de la même manière : « J'étais libérée lorsqu'il avait éjaculé dans son pantalon. Une fois, il s'est confondu en excuses, m'a suppliée de le frapper en répétant que ce qu'il venait de faire n'était pas bien. »

Devenue guide touristique en région parisienne au terme d'un parcours très chaotique, Catherine n'a rien oublié. Elle ne comprend toujours pas comment elle a pu « accepter de cet homme » ce qu'elle « refusait à tous les autres ». Ou plutôt, elle le comprend trop bien : « Je n'ai eu la grille de lecture qu'après coup. Charismatique, manipulateur, il s'est immiscé dans ma vie, a exploité mes failles ».

Chez la toute jeune adulte de l'époque, ces « failles » sont béantes. Confiée à l'Aide sociale à l'enfance à 16 ans, elle est « isolée, vulnérable et en manque affectif ». « Il m'a posé mille questions, m'a incitée à me confier. Il s'est servi de ça », analyse-t-elle.

Le Parisien

Une ou des affaires ?

« Tout le dossier est chez le procureur avec le ou les affaires concernant ce prêtre », précise le diocèse auprès du « Parisien » 🡵.

La phrase de diocèse est étrangement ambiguë : « le ou les affaires ». Pourquoi cette alternative ?

Au mois de mai, Mgr Luc Crepy communiquait en ces mots : « Comme il se doit, j'ai immédiatement signalé les faits au Procureur de la République et lui ai transmis le témoignage de cette jeune femme ». Depuis, on apprend par un article du Parisien 🡵 qu'une autre femme lui avait remis en mains propres son témoignage il y a presque un an, et que cette même femme avait de plus parlé à Mgr Crepy en mai dernier. Avec cette information, la réaction de Mgr Crepy semble nettement mois « immédiate » !

Dans ce contexte, parler de l'affaire au singulier reviendrait à négliger le témoignage le plus ancien. Parler des affaires au pluriel indiquerait que la réaction de Mgr Crepy n'a pas été vraiment immédiate. Alors pour ne pas choisir, le diocèse indique : « le ou les affaires » !

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