Père James Manjackal : la très timide note d'information du service Dérives sectaires de la CEF

Des nouvelles de la lutte contre les gourous dans l’@Eglisecatho.
Et croyez-moi, on a sorti l'artillerie lourde.
ÇA VA DÉPOTER.

Le service Dérives sectaires des évêques a sorti il y a quelques jours un avertissement (non public) sur le très controversé père James Manjackal.

Note d'information au sujet des sessions organisées par le Père James Manjackal
Juin 2025

Faisant suite à quelques demandes d'évêques ayant reçu des propositions de retraites, ou ayant été destinataires de signalements portant sur des prières de guérison pratiquées par le Père James Manjackal.

Le Père James Manjackal, indien, appartient à la congrégation des missionnaires de St François de Sales (M.S.F.S) dans la province occidentale du sud de l'Inde.
Il s'inscrit dans la mouvance du renouveau charismatique.
Sans avoir reçu de mission d'Église, il répond à l'invitation de divers centres spirituels, ou de responsables de groupe de prière, pour animer des sessions d'évangélisation et prêcher des retraites dans le monde. Les évêques sont ainsi sollicités pour autoriser sa venue.

Quelques liens à consulter :

Pour rappel, dès 2015, la CEF avait émis des réserves sur les activités du Père Manjackal en raison de ses discours fondamentalistes et ses pratiques de guérison. Des interrogations financières étaient également soulevées compte tenu de ses appels aux dons à hauteur de centaines de milliers d'euros pour payer des soins médicaux personnels.

Il ressort qu'au cours des sessions de guérison dispensées en présentiel ou sur internet, aucune mise en garde n'est faite quant à la nécessité pour les personnes malades de bien poursuivre leurs traitements médicaux en cours.

Nous attirons votre vigilance et vous invitons à la prudence au sujet des retraites animées par le Père Manjackal, et organisées par l'association Fontaine d'eau vive. Deux sessions sont habituellement programmées chaque année en France.

EMPRISE ET DÉRIVES SECTAIRES DANS L'ÉGLISE CATHOLIQUE
58 avenue de Breteuil – 75007 Paris emprise.derives@cef.fr

Ce qu'il faut savoir, tout d'abord, c'est que face à la prolifération des gourous, voyants et prophètes de toutes sortes dans l'Église, la CEF a entièrement remanié son service. C'est donc une équipe rajeunie, féminisée, qui s'est attelée à la tâche depuis quelques semaines. Exit les spécialistes chiants et les universitaires aguerris. Maintenant, l'équipe, c'est… Une secrétaire.

Qui est aussi chargée de la cellule médiation / conciliation.

Mais elle croule sous les diplômes et les formations sur les dérives sectaires. Voici son CV pré-CEF.

Évidemment, son accession à ce poste n'a rien à voir avec sa parenté avec un évêque. Plus aucune boîte en France n'embauche la belle-sœur du patron à un poste stratégique pour ses talents de belle-sœur depuis environ 50 ans ; l'Église, experte en humanité et en RH, non plus.

Donc Mme la Cellule reçoit à elle toute seule tous les courriers de toutes les personnes qui, aux quatre coins de France, se font arnaquer par des gourous se réclamant de l'Église. Et ça en fait du monde. Leur répond-elle ? Les reçoit-elle ? Mystère. Pas de rapport d'activité.

De temps en temps, Mme la Cellule sort une « note d'inquiétude ». C'est le format qui a été choisi pour évoquer le cas du père Manjackal. Manjackal, c'est le prêtre du Kerala qui vous guérit de tout, du cancer à l'homosexualité, lors de sessions charismatiques, et qui pratique des messes sur l'arbre généalogique, interdites par l'Église, parce qu'il serait bien possible après tout que « l'athéisme soit héréditaire » (sic).

Lorsque les Juifs refusèrent d'accepter le message de l'Évangile prêché par Étienne, il les accusa ainsi : « Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreilles, vous vous opposez toujours au Saint-Esprit; vous êtes comme vos ancêtres » (Actes 7:51). Peut-être l'athéisme, l'idolâtrie, l'arrogance, l'immoralité ou tout autre trait négatif peuvent-ils se transmettre de génération en génération par le sang, en fait, par simple génétique.

Site internet du père Manjackal (traduction)

Et puis tant qu'à faire, hein, allons jusqu'au bout. Baptisons les morts ! Avec cet argument imparable: « c'est pas parce que les Mormons le font qu'il faut pas le faire ».

Il est faux de supposer que personne ne peut baptiser un enfant avorté ou dont la grossesse a été interrompue. Cela est peut-être dû à l'ignorance de la Parole de Dieu selon laquelle le baptême est nécessaire au salut (Mc 16, 16). Le texte de saint Paul en 1 Co 15, 29 témoigne clairement que le « baptême pour les morts » était une pratique courante dans l'Église primitive. Il l'a cité pour affirmer la foi en la résurrection des morts. Il est très puéril de prétendre que nous, catholiques, ne devrions pas le faire parce que les mormons le font peut-être ! L'Église catholique a beaucoup emprunté aux bonnes pratiques d'autres Églises, et même d'autres religions.

Site internet du père Manjackal (traduction)

Devant un tel ramassis d'hérésies, la main de Mme la Cellule ne trembla pas. D'une plume ferme, digne d'Irénée de Lyon et d'Epiphane de Salamine, elle écrivit : « Nous attirons votre vigilance et vous invitons à la prudence au sujet des retraites prêchées par le père Manjackal ». Rien sur ses délires théologiques, sur ses prétendus stigmates, et surtout… Surtout cette note n'est PAS publique. Elle ne s'adresse qu'aux évêques à qui le père Manjackal serait susceptible de demander l'autorisation de prêcher une retraite. On ne va pas non plus considérer que le peuple chrétien est capable de lire et de comprendre les « notes d'inquiétude » de Mme la Cellule. Et on sait bien que tous nos pères évêques protègent les enfants que nous sommes avec une redoutable efficacité de ce genre de prêcheurs.

Grâce à Dieu, et au remaniement de la cellule Dérives sectaires, nous voilà désormais tranquilles. Nous savons qu'aux horaires de bureau, une ancienne catéchiste, forte de sa formation à Sup de Co et à cheval sur deux postes, tient tête à elle seule à toutes les hydres sectaires.

What could go wrong, comme dirait l'autre.

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