Commission d'enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire : Riaumont gravement mis en cause

Basé sur les témoignages de victimes, le rapport de la commission se veut sans équivoque. Les violences commises à Riaumont portent un « caractère systémique » et « institutionnalisé », dans le but de « redresser » les enfants « difficiles ». Des violences physiques, psychologiques, sexuelles, ainsi qu'un « endoctrinement idéologique », connus depuis les années 70 et rigoureusement détaillés dans le document. « Je ne peux pas compter le nombre de fois où j'ai été violé », est-il écrit noir sur blanc.

France3 Hauts-de-France

Le village d'enfants de Riaumont, à Liévin, près de Lens (Pas-de-Calais), puis l'établissement Saint-Jean Bosco qui lui succédera, constituent un autre exemple de violences systémiques, perpétrées dans un cadre plus flou, aux frontières de l'institution de placement et de l'établissement scolaire privé, cette fois-ci hors contrat. Cette structure se caractérisait par la particulière vulnérabilité des enfants qu'elle accueillait et par son climat empreint d'intégrisme politico-religieux.

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Si Riaumont n'était alors pas un établissement scolaire, cette relative indifférence de l'État à la situation des enfants concernés – qui peut aller jusqu'à placer un enfant de 6 à 8 ans sans qu'aucun suivi ne soit adressé à l'autorité à l'origine du placement – fait écho au point aveugle qu'ont pu constituer, pour les pouvoirs publics, les autres établissements scolaires privés déjà évoqués. Or, le site est associé à des actes de violences de tous ordres qui auraient été commis depuis sa fondation, et ont perduré pendant qu'il accueillait un établissement scolaire, au moins jusqu'au début des années 2010.

Rapport de la commission d'enquête, tome 1, pp. 75-76

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