Institution Marmoutier, à Tours : accusation de viol infligé par une surveillante
Une plainte a été déposée après qu'une adolescente de 15 ans a dénoncé un viol infligé par une surveillante de l'institution Marmoutier, à Tours. Les faits se seraient déroulés le 17 juin 2025 🡵.
Avec le communiqué ci-dessous, on constate une réponse immédiate, tout en parlant de viol « présumé », l'enquête étant en cours. La communication est claire (on ne parle pas de « geste déplacé ») mais sans décrire car cela n'apporterait rien. Monseigneur Jordy, Sr Noëlle Favet et M Bruno Chauvineau montrent qu'il est possible de communiquer simplement et clairement.
Communiqué de presse
du Diocèse de Tours et de l'Enseignement catholique d'Indre-et-Loire
Tours, le 24 juin 2025Ce jour, La Nouvelle République s'est fait l'écho de faits graves subis par une élève d'un établissement catholique sous tutelle congréganiste.
Le Diocèse de Tours, l'Enseignement Catholique d'Indre-et-Loire expriment leur effroi et leur consternation suite aux faits de viol présumés commis par une surveillante d'internat sur une élève de 15 ans au sein de l'Institution Marmoutier de Tours. Nous condamnons ces faits avec la plus grande fermeté.
Dès la connaissance des faits, le mardi 17 en fin d'après-midi, le chef d'établissement a tout mis en place pour accompagner et soutenir l'élève. La surveillante de 21 ans a immédiatement été mise à pied à titre conservatoire. Et un signalement a été fait dès mercredi matin par l'établissement auprès du Procureur de la République conjointement à la procédure mise en place par la famille qui a porté plainte. Une enquête est actuellement en cours.
Le Diocèse de Tours, la tutelle Sophie Barat-Education, l'Enseignement Catholique d'Indre-et-Loire et l'Institution Marmoutier tiennent à assurer la victime et sa famille de leur soutien indéfectible dans cette épreuve. Nous sommes à leurs côtés pour les accompagner et les soutenir par tous les moyens nécessaires.
Nous réaffirmons notre pleine et entière confiance dans le chef d'établissement de l'Institution Marmoutier de Tours qui a agi avec la diligence et la rigueur requises dès qu'il a eu connaissance de la situation. Une information a été envoyée à l'ensemble des familles des élèves de l'établissement.
L'établissement collabore pleinement avec les autorités judiciaires afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les responsabilités soient établies.
Ces faits sont en totale opposition avec les valeurs et le projet éducatif de l'Enseignement Catholique qui place la bientraitance éducative au cœur de ses priorités. L'établissement scolaire est invité plus que jamais à poursuivre et à renforcer la mise en œuvre du Programme de Protection des Publics Fragiles (P.P.P.F) proposé par les services du Secrétariat général de l'Enseignement catholique et de veiller au respect de l'obligation d'enseignement dans le domaine de l'Éducation Affective Relationnelle et Sexuelle (E.A.R.S).
Compte-tenu de l'enquête en cours, le Diocèse, la tutelle congréganiste, l'établissement et la Direction diocésaine ne feront aucun commentaire autour de cette affaire.
Monseigneur Vincent Jordy, Archevêque de Tours
Sr Noëlle Favet, Supérieure provinciale Sophie Barat
M. Bruno Chauvineau, Directeur diocésain de l'Enseignement catholique d'Indre-et-Loire
Informations complémentaires
Diocèse de Tours
- https://diocesedetours.catholique.fr/
- https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/structure/diocese-tours/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Archidioc%C3%A8se_de_Tours
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Vingt-Trois
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Nicolas_Aubertin
- https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/personne/mgr-vincent-jordy/
Derniers évêques
- 1999-2005 : Mgr André Vingt-Trois 🡵
- 2005-2019 : Mgr Bernard-Nicolas Aubertin 🡵
- Depuis 2019 : Mgr Vincent Jordy 🡵
Voir aussi :
Enseignement privé catholique
- https://www.ciase.fr/rapport-final/
- https://www.francetvinfo.fr/societe/education/affaire-de-violences-sexuelles-a-notre-dame-de-betharram/des-excuses-quelques-annonces-et-une-promesse-de-reflexion-comment-l-enseignement-catholique-reagit-aux-temoignages-de-violences-physiques-et-sexuelles-dans-ses-etablissements_7127985.html
- https://www.la-croix.com/societe/affaire-betharram-pour-philippe-delorme-tout-ce-qui-contribue-a-lutter-contre-les-violences-est-une-bonne-chose-20250220
- https://prevention-harcelement.enseignement-catholique.fr
- https://prevention-harcelement.enseignement-catholique.fr/auto-evaluation-sur-le-harcelement/
- https://prevention-harcelement.enseignement-catholique.fr/plan-boussole/
- https://www.nouvelobs.com/societe/20250508.OBS103665/on-ne-peut-pas-se-contenter-de-dire-nous-sommes-une-grande-famille-la-grande-majorite-des-faits-est-derriere-nous-apres-betharram-l-enseignement-catholique-face-aux-plaintes.html
- https://enseignement-catholique.fr/campagne-stop-violences/
- https://www.la-croix.com/apres-betharram-l-enseignement-catholique-lance-une-campagne-stop-violences-20250502
- https://www.letudiant.fr/college/lancement-de-la-campagne-stop-violences-par-lenseignement-catholique.html
- https://www.unsa-education.com/article-/scandale-betharram-le-metoo-de-lenseignement-prive-catholique/
Les chiffres documentés par la CIASE
Dans son rapport paru en 2021, la Commission indépendante sur la pédocriminalité dans l'Église catholique (Ciase) a estimé à 330 000 le nombre de victimes entre 1950 et 2020. Près d'un tiers (30%) des faits ont eu lieu dans les établissements et internats scolaires, « premier lieu des violences sexuelles » contre les mineurs au sein de l'Église. Les victimes sont très majoritairement (83%) des garçons, âgés pour la plupart (62%) de 10 à 13 ans. Les sévices sexuels s'inscrivent « dans un continuum de violences pédagogiques », relève aussi la Ciase.
D'après les chiffres de la CIASE, il y aurait donc eu presque 100 000 victimes dans les établissements et internats scolaires en lien avec l'Église.
« Cette loi de l'omerta était générale » dans la société, assure l'évêque de Bayonne [Mgr Aillet]. « Dans les congrégations religieuses, qui jouent un rôle important dans l'enseignement catholique, la culture du silence, inhérente à l'Église, est redoublée du fait de l'obéissance due au supérieur, et d'une culture corporatiste qui incite à garder le silence au sein de la communauté et à protéger ses membres », nuance l'historienne Agnès Demazières. « Ces congrégations exercent aussi une force d'attraction sur des personnalités perverses du fait de ce climat de silence et d'un accès facile à des enfants et des personnes vulnérables », avance la spécialiste de l'histoire du christianisme, autrice de Sans loi ni foi : Prêtres et violences sexuelles. Au cœur du système catholique.
Premières actions mises en place
Le programme de protection des publics fragiles (3PF)
Depuis 2018, l'enseignement catholique a mis en place le « 3PF », le « programme de protection des publics fragiles ». C'est un dispositif visant la prévention et la lutte contre toute forme de maltraitance, que ce soit le harcèlement, les violences, les abus au sein des établissements scolaires, en mettant à leur disposition des ressources, des éléments juridiques, des outils de discernement et d'action… 🡵.
Le site internet du 3PF propose :
- Des livrets d'information
- Livret 1 : De la lutte contre la maltraitance à la bientraitance éducative
- Livret 2 : La bientraitance éducative
- Recueillir la parole de l'enfant témoin ou victime
- Être à l'écoute - créer des dispositifs d'écoute
- Secret professionnel, discrétion professionnelle, devoir de réserve, confidentialité
- Procédures en matière de protection des mineurs
- Des grilles d'auto-évaluation sur le harcèlement pour les élèves
- Le plan boussole : un processus de discernement et d'action du 3PF. Il peut être mis en place dans les établissements pour faire progresser la culture de la bientraitance éducative.
Un dispositif 3PF pour « programme de protection des publics fragiles » a été lancé par le Sgec. Sur le papier, il est ambitieux (si l'on oublie sa dénomination problématique qui associe le risque d'exposition aux violences à une fragilité préalable). Les conditions de recueil de la parole y sont détaillées, et les risques de maltraitance par une personne détenant l'autorité ouvertement évoqués. Ce n'est pas du tout le cas dans le public, où la question de l'adulte dysfonctionnel reste un impensé, absent du site du ministère et des formations prodiguées aux personnels. Sur le terrain, toutefois, les choses sont plus compliquées. Le Sgec, qui ne dispose que d'un simple pouvoir d'animation et de proposition, est incapable de s'avancer sur la mise en œuvre effective du fameux 3PF, au point de lancer une campagne de communication auprès des parents pour le faire connaître. C'est que l'enseignement catholique est un parfait négatif de l'enseignement public : si le second souffre de son hypercentralisation, le premier se singularise par la très grande autonomie de ses établissements.
La campagne « Stop Violences »
La campagne « Stop Violences » a été lancée le vendredi 2 mai 2025. C'est une campagne d'information et de sensibilisation sur les violences en milieu scolaire dans tous ses établissements, après le scandale de Notre-Dame de Bétharram qui a entraîné une libération de la parole sur le sujet. La campagne « Stop violences » a pour objectif d’« amplifier l'information et renforcer l'implication de tous les acteurs de l'école » sur ce sujet, a indiqué le Secrétariat général de l'enseignement catholique dans un communiqué 🡵.
Suite au lancement de cette campagne, Le collectif Stop Souffrances qui rassemble parents d'élèves, enseignants et personnels des établissements catholiques s'interroge sur l'efficacité réelle de ces mesures, et demande des changements profonds sur le terrain au-delà des effets d'annonce. Sophie, professeure au sein d'un établissement privé sous contrat, « n'a jamais entendu parler de cette campagne Stop Violences, à part aux informations ». 🡵
2025 La commission d'enquête parlementaire
En 2025, la commission « sur les modalités du contrôle par l'État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires » a été initiée après les révélations de Notre-Dame de Bétharram. « Le périmètre de la commission d'enquête, ce sont tous les établissements scolaires de France, privés, privés sous contrat, privés hors contrat », précisait Paul Vannier 🡵.
Voir aussi :
- Abbaye-école de Sorèze (1)
- André Guéguen (1)
- Collège de Combrée (3)
- Collège de l’Annonciation, à Seilh (1)
- Collège Ozanam de Limoges (7)
- Collège Richelieu à La-Roche-sur-Yon (1)
- Collège Saint François-Xavier d'Ustaritz (3)
- Collège Saint-Louis de la Guillotière (1)
- Collège Saint-Michel à Bruxelles (fiche uniquement)
- Collège Saint-Pierre, au Relecq-Kerhuon (5)
- Collège-lycée Saint-Augustin de Bitche (1)
- Collège-lycée Saint-Joseph de Nay (2)
- Dominicaines du Saint Nom de Jésus (2)
- Institut Notre-Dame d’Avranches (1)
- Institut Saint-Lô d’Agneaux (1)
- Institution Paul Mélizan (1)
- Institution Saint-Dominique de Neuilly (5)
- Institution Saint-Pierre, à Saint-Pé-de-Bigorre (2)
- L'Immaculée Conception de Pau (2)
- Le Kreisker à Saint-Pol-de-Léon (3)
- Notre Dame de Garaison (6)
- Notre-Dame de Bétharram (42)
- Notre-Dame du Sacré Cœur à Dax, dit Cendrillon (3)
- Notre-Dame-de-Sion (1)
- Père Jacques Choquer (1)
- Père Raymond Mélizan (1)
- Saint-Thomas-d’Aquin, à Oullins (3)
- Saint-Vincent Providence (1)
- Sainte Croix des Neiges (3)
- Sainte-Marie, à Chagny (1)
- École Saint-Genès de Bordeaux (1)
- École Saint-Pierre-Fourier (Collège Saint-Maur) (1)
- École Sainte-Marie à Quimper, dite le Likès (1)
- Établissement Saint-Bernard de Troyes (1)
- Établissement scolaire Stanislas (10)