Violences catholiques : pourquoi tant d'indifférence ?

Le texte complet est en libre accès sur le blog de Marie Tropique.

Mais comment est-ce possible ? Non seulement, que cela ait pu arriver, mais que nous autres, catholiques bien rangés, bourgeois dressés à la dernière mode – et j'en suis !, puissions continuer à passer à côté, en haussant les épaules ? Et même plus, à nous dire que « tout de même la civilisation chrétienne est incroyable ». Je ne dis pas qu'il faut rayer ce qu'elle a produit de bon, mais qu'on ne peut pas faire comme si ces faits n'existaient pas, d'abord pour comprendre les victimes, mais aussi pour entrer en communication avec une société déchristianisée qui a peut-être, finalement, ses raisons, et enfin pour pouvoir envisager l'avenir. Qu'est-ce qu'une éducation catholique ? Quel est le prix à payer pour la transmission de la foi ? Et pour la vitrine des bonnes mœurs ?

J'ai écrit ces lignes fin mars. Nous sommes fin juin. J'ai la sensation que tout glisse sur nous, que rien ne change. Le déni est toujours possible : non pas que nous ne reconnaissions pas les faits, mais que nous ne voulions pas admettre qu'ils sont représentatifs de quelque chose. De quoi me direz-vous ? D'une certaine culture qui croit voir le salut là où il n'est pas, qui accepte la violence dans un code moral d'une profonde perversité. Comme si la dureté d'un châtiment pouvait maintenir les âmes dans la stricte observance des commandements et donc les mener au Paradis. Et par-dessus toujours, le réflexe aujourd'hui de fuir le scandale pour montrer une belle face visible de l'Église, c'est-à-dire de préférer le mensonge à la vérité et de manquer de toute charité à l'égard des victimes.

Marie Tropique