Religieuses abusées : le prix de la divulgation

Si dénoncer des abus est toujours une épreuve, ceci-ci est bien souvent encore plus difficile pour les religieuses. Les victimes peuvent être écartées de leur communauté, avec des moyens de subsistance très limités, comme le rappelle cet article.

Pour les religieuses qui dénoncent des abus sexuels commis par des religieux, le nombre de condamnations à l'échelle mondiale est infime. Dénoncer un viol alors que les preuves médico-légales ne sont plus disponibles aggrave la situation. Pourtant, en 2019, le pape François a admis que l'Église était confrontée à un problème d'abus sexuels commis par des religieux sur des religieuses. Ce phénomène se produisait principalement dans « certaines congrégations, principalement des congrégations nouvelles », a-t-il déclaré, et les racines de ce phénomène se trouvaient dans une société qui « considère les femmes comme des personnes de seconde zone ». Le cléricalisme, la distorsion du vœu d'obéissance et l'absence de moyen sûr de dénoncer les abus en sont également responsables.

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Si rien ne change, la plupart des religieuses qui envisagent de révéler leur abus prendront conscience des conséquences punitives d'une révélation déjà publique et décideront que le silence est de loin la solution la plus sûre. Comme Sœur Linah Siabana vient de le dire à la Conférence des Supérieures Majeures d'Afrique et de Madagascar : « Parfois, nous apprenons [l'abus] seulement lorsqu'une sœur est enceinte. »

The Tablet (traduction Google translate)