Congrégation de Bétharram : présentation de la commission d'enquête indépendante dans la revue de la communauté

Dans le numéro 215 de la revue de la congrégation de Bétharram (Nouvelles En Famille), deux pages sont consacrées à la commission d'enquête indépendante. Cette présentation interroge, car hormis quelques propositions relatives à la prévention, elle reste focalisée sur l'établissement scolaire Notre-Dame de Bétharram, oubliant en particulier le travail prévu à l'international, et notamment en Centrafrique et en Thaïlande 🡵.

Création d'une Commission d'enquête indépendante
P. Jean-Dominique Delgue scj

Écouter, reconnaître et accompagner les victimes de violences sexuelles et physiques commises au sein de l'école Notre-Dame de-Bétharram durant plusieurs décennies est un engagement et une priorité de la Congrégation de Bétharram.

Pour témoigner de sa profonde compassion à l'égard de toutes les personnes qui en ont été victimes et pour répondre aux questions qu'elle se pose elle-même, la Congrégation s'engage dans une démarche de vérité pour comprendre ce qui a failli dans son organisation, si gravement et si longtemps, et réfléchir à des mesures de réparation et de prévention.

Pour ce faire, elle a sollicité l'expertise d'une ONG, l'IFJD (Institut Francophone de Justice et de Démocratie), afin de créer une commission d'enquête indépendante en lui confiant les missions suivantes :

  • Faire un bilan le plus exhaustif possible des violences physiques et sexuelles commises à l'institution Notre-Dame de-Bétharram, notamment par le recueil des témoignages ;
  • Établir les causes du caractère systémique des violences au sein de l'institution Notre-Dame-deBétharram, ainsi que celles du déni et de l'impunité ayant entouré ces violences pendant plusieurs décennies ;
  • Proposer des mesures de reconnaissance à l'égard des victimes et un processus de réparation mémorielle (excuses, monument et/ou plaque, journée de rencontres…) ;
  • Proposer un système de réparation pour les victimes de violences sexuelles et/ou physiques ;
  • Proposer des mesures de réorganisation administrative et pédagogique et vérifier celles déjà mises en place afin de prévenir pour l'avenir toute reproduction des violences physiques et sexuelles ;
  • Formuler des recommandations sur la création et/ou le fonctionnement des cellules d'écoute en France et à l'étranger.

Cette commission d'enquête, dont l'indépendance est au cœur du processus engagé, a été lancée le 21 avril. Son travail a démarré début mai 2025 et elle remettra son rapport en mai 2026.

Analyser, expliquer, comprendre, proposer, pour que l'innommable, l'impensable, l'inacceptable ne se produise plus : c'est un travail nécessaire, impératif, voulu, pour rendre possible et crédible un chemin de réparation et de prévention.

Par ailleurs, la Congrégation poursuit en son sein l'exécution de mesures pour la sauvegarde des mineurs et des personnes vulnérables. Une visio en mars avec le Conseil général, les Supérieurs régionaux et les Vicaires régionaux a permis de faire le point sur ce qui se fait dans chaque Vicariat en matière de Prévention. Les Lignes directrices de la Congrégation sont une orientation claire et proposent les moyens de combattre toute forme d'abus. Il a été souligné que, dans plusieurs réalités, les conférences épiscopales locales ont aussi des protocoles stricts pour la lutte contre toute forme de violence. Chaque Vicariat met en place une cellule d'écoute en lien avec les instances du pays, 2 à 3 rencontres de formation, par an, pour les religieux, en faisant appel à des personnes compétentes.

Chaque religieux, aujourd'hui, se doit d'être totalement engagé dans le soutien et la reconstruction des victimes, dans la prévention de toute forme de violence sur les mineurs et les personnes vulnérables. C'est une priorité de chacun, de tous et de toute la Congrégation, une attention et une vigilance de chaque jour !

Nouvelles En Famille, n° 215, 14 juin 2025, pp. 8-9

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