50 ans après, il réalise les abus subis au collège Saint-Louis-de-la-Guillotière

Le collège Saint-Louis de la Guillotière appartient au centre Saint-Marc qui rassemble à Lyon 2e, 5e et 7e sept établissements scolaires privés sous tutelle jésuite 🡵.

Aucun appel a témoignage n'a été lancé par les jésuites pour trouver d'autres victimes de l'enseignant mis en cause dans cet article (page des autres appels à témoignages).

Pour lui, il faut remonter aux années 1977 et 1978. « J'avais 13-14 ans, je me suis fait tripoter pendant les cours de gym par un professeur. Par la suite, il lui arrivait de me raccompagner chez moi en voiture, ou de me rejoindre chez mes parents le samedi matin. Je n'ai plus aucun souvenir de ce qu'il s'est exactement passé. J'ai juste en mémoire un camp au lac d'Aiguebelette où cet enseignant s'était couché entre moi et un autre garçon. Nous avons subi, cette même nuit, des attouchements l'un et l'autre. »

Ce garçon, il l'a rencontré par hasard il y a quinze ans. Première prise de conscience. Marc n'était donc pas le seul. Il l'ignorait. Au fil de la conversation, il nous parle d'une relation intime avec ce prof de gym qui a duré deux ans : « J'en avais une idée romantique. Je réalise aujourd'hui que je n'étais pas consentant et que j'ai été abusé. »

[…]

Près de cinquante ans après, Bétharram le bouleverse, l'incite à réagir. Il se rapproche du centre Saint-Marc qui le met en relation avec une cellule d'écoute des jésuites. Seconde révélation : en 1978, un troisième collégien avait été abusé et le professeur en cause avait été traîné en justice, condamné et radié de l'Éducation nationale.

« J'apprends cela aujourd'hui alors que j'ai continué à être scolarisé quatre ans au centre Saint-Marc, mais à Saint-Hélène ! Aucune mesure d'information ou de prévention n'a été faite auprès des élèves ! » Il s'indigne du silence de l'institution.

Il aimerait savoir si, 50 ans après, ces écoles luttent contre les prédateurs sexuels. L'échange avec la cellule d'écoute ne l'a pas apaisé, au contraire : « C'est de la bonne conscience, ils ne m'ont pas réellement écouté. »

Dans cette colère et ce malaise qui se sont emparés de lui, il ne tient pourtant pas rigueur à son ancien collège : « J'y ai reçu, étonnamment, la meilleure éducation. On avait une totale liberté. C'était un établissement expérimental sous l'égide d'une direction innovante, mais totalement aveugle face à certains faits qui se déroulaient sous ses yeux. »

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