Le père Kitandja Lokavu renvoyé de la Communauté de l'Emmanuel

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Le père Kitandja Lokavu renvoyé de la Communauté de l'Emmanuel

Reconnu coupable d'abus sexuels par l'Église, il n'avait pas respecté les sanctions portées contre lui.

Communiqué de la Communauté de l'Emmanuel
27 mai 2025
Le 23 janvier 2020, une procédure canonique a été initiée à l'encontre de l'Abbé Antoine Kitandja Lokavu, prêtre du diocèse de Tshumbé (République Démocratique du Congo) et membre de la Communauté de l'Emmanuel. Cette procédure fait suite aux plaintes pour abus sexuels déposées à son encontre par plusieurs femmes.
Dans un décret en date du 23 mars 2023, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, sollicité par Antoine Kitandja Lokavu pour statuer sur un ultime recours, a confirmé sa culpabilité. Le Diocèse de Tshumbé avait alors communiqué la décision romaine suivante : interdiction de tout ministère public pour une période de 5 ans et interdiction perpétuelle de confesser et de tout accompagnement spirituel individuel (voir le communiqué en date du 12/08/2023).
Depuis lors, des signalements sur des faits nouveaux ont été portés à la connaissance du gouvernement de la Communauté de l'Emmanuel. Récemment il a également pu être vérifié que l'Abbé Kitandja Lokavu n'avait pas respecté les mesures portées contre lui.
Dans ces conditions, à la suite d'une procédure durant laquelle l'intéressé n'a pas souhaité présenter sa défense, le conseil de l'Association Cléricale de la Communauté de l'Emmanuel (ACCE), en date du 7 mai 2025, a décidé du renvoi définitif de l'Abbé Kitandja Lokavu de l'ACCE, et par conséquent de la Communauté de l'Emmanuel. La décision de renvoi doit désormais recevoir une confirmation par le Dicastère pour le Clergé.
Nous rappelons à tous qu'il existe des dispositifs d'écoute pour toute personne qui aurait à se plaindre d'un comportement abusif de l'Abbé Kitandja Lokavu ou plus largement d'un représentant de l'Église Catholique, clerc ou laïc. Vous trouverez ci-dessous à cet effet les liens utiles.
Que faire en cas d'abus sexuel, abus de pouvoir ou de conscience ?
Si vous avez été victime de violences sexuelles (attouchement, agression, viol…), d'abus de pouvoir ou de conscience, notamment dans le cadre d'activités organisées par la Communauté de l'Emmanuel ou de la part d'un de ses membres (prêtre ou laïc), nous vous encourageons à prendre contact avec des personnes qui pourront vous écouter et vous aider. Toute personne victime a le droit de porter à la connaissance de la justice les violences qu'elle subit. Vous pouvez pour cela vous rendre auprès des services de police ou de gendarmerie pour déposer plainte. Par ailleurs, vous pouvez aussi recevoir l'aide de professionnels qui pourront vous écouter et vous aider.
Il existe des organismes adaptés et indépendants de l'Église Catholique. Il existe aussi des cellules d'écoute au sein des diocèses et, dans certains pays, des organismes qui agissent au nom de l'Église mais qui bénéficient d'une totale indépendance. Vous trouverez ci-dessous quelques contacts utiles à cet effet.
Commission de Prévention et de Lutte contre les Abus de la Communauté de l'Emmanuel
La Commission de Prévention et de Lutte contre les Abus de la Communauté de l'Emmanuel. Pour cela, merci de prendre contact par mail : ecoutevictime@emmanuelco.org. Votre mail sera lu par un de ses membres qui entrera en contact avec vous pour fixer les modalités d'une écoute.
Organismes indépendants de l'Église Catholique en France
Plateforme indépendante et nationale d'aide aux victimes d'abus sexuels au sein de l'Église. Une équipe de professionnels de l'aide aux victimes apporte une écoute et une mise en relation avec des associations locales afin de proposer gratuitement une aide juridique, psychologique et sociale. Par téléphone : 01 41 83 42 17, entre 9h et 21h, tous les jours y compris les dimanche et jours fériés.
Le Service National d'Accueil Téléphonique de l'Enfance en Danger (https://www.onpe.gouv.fr/snated : appelez le 119 ou allez sur le site internet.
Organismes au sein de l'Église Catholique en France
Le Tribunal Pénal Canonique National (créé en décembre 2022). Pour signaler un délit : promoteurdejustice@tpcn.fr ou pour une information juridique : contact@tpcn.fr
L'Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation (INIRR). L'INIRR a pour objectif de porter le devoir de justice et de réparation à l'égard de victimes de violences sexuelles dans l'Église, quand elles étaient mineures.
— Communauté de l'Emmanuel

Informations complémentaires

Père Antoine Kitandja Lokavu

Chronologie du diocèse d'Autun 🡵

1964 : Naissance le 12 décembre à Okitodimba (Congo Démocratique)
1997 : Ordonné prêtre le 14 septembre
- Diocèse de Tshumbe (RDC)
- Formation au Séminaire de Paray-le-Monial et d'Aix-en-Provence
- Baccalauréat de théologie
1997-1998 : Lodja – Aumônier et professeur à l'École Catéchistique d'Edinga
- Aumônier du Renouveau Charismatique du diocèse de Tshumbe
- Vicaire à la paroisse Sainte-Véronique de Shinga
1998-2000 : Fidei Donum à Douala (Cameroun) au service de la Communauté de l'Emmanuel
- Aumônier du collège Chevreul à Douala
2001-2006 : Chapelain de Paray-le-Monial
- Prêtre accompagnateur de l'EIFE (Paray-le-Monial)
2006-2007 : Vicaire à la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes à Nancy
2007 : Curé de la paroisse Sainte-Véronique Shinga – Lodja
- Directeur de la Caritas au diocèse de Tshumbe

Renvoi définitif de la Communauté de l'Emmanuel

2020 Lancement d'une procédure canonique suite aux plaintes pour abus sexuels déposées à son encontre par plusieurs femmes 🡵.
2023 Après un recours du Père Antoine Kitandja Lokavu, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi confirme sa culpabilité 🡵. Il a interdiction de tout ministère public pour une période de 5 ans et interdiction perpétuelle de confesser et de tout accompagnement spirituel individuel 🡵.
« Depuis lors, des signalements sur des faits nouveaux ont été portés à la connaissance du gouvernement de la Communauté de l'Emmanuel. Récemment il a également pu être vérifié que l'Abbé Kitandja Lokavu n'avait pas respecté les mesures portées contre lui. » 🡵
2025 Renvoi définitif de l'Abbé Kitandja Lokavu de l'Association Cléricale de la Communauté de l'Emmanuel, et par conséquent de la Communauté de l'Emmanuel 🡵.

Des accusations d'abus, en France et en Afrique

Une religieuse contactée par nos rédactions décrit ce prêtre comme un faux prophète, pire, un dangereux pervers. « Il y a des années que j'ai dénoncé ses actes de délinquence sexuelle. Tous nos supérieurs, y compris Mgr l'Evêque le savent mais on nous a toujours ordonné de nous taire pour éviter le scandale. C'est une honte qu'il faille attendre que des mineurs Français soient victimes d'abus pour que l'on puisse enfin en parler alors que libérer la parole pour dénoncer de tels abus reste le seul moyen d'arrêter les ardeurs criminelles de ce coureur de jupons ». Notre source signale que l'Abbé Antoine aurait été exclu de la Communauté Emmanuel de France pour avoir détourné des fonds destinés à la construction de deux écoles à Lodja, pour ériger son auberge Pezzota où lui même dispose de deux appartements que la gent féminine locale désigne du surnom « abattoir » et dans lesquels filles et femmes même mariées défilent jour et nuit pour son bon plaisir…
Selon une ancienne sentinelle du Pezzota, lorsque que l'Abbé recevait ses conquêtes d'un soir qu'il appelait sournoisement « mes enfants » car leur âge variait généralement entre 8 et 16 ans il lui disait toujours : « Je suis en confesse ou en neuvaine. Que personne ne me dérange ».
— Le Maximum

Des accusations de détournements de fonds

Notre source signale que l'Abbé Antoine aurait été exclu de la Communauté Emmanuel de France pour avoir détourné des fonds destinés à la construction de deux écoles à Lodja, pour ériger son auberge Pezzota où lui même dispose de deux appartements que la gent féminine locale désigne du surnom « abattoir » et dans lesquels filles et femmes même mariées défilent jour et nuit pour son bon plaisir…
— Le Maximum

Suite à la sanction canonique et en raison de ces accusations, Caritas serait en droit de se pencher sur l'utilisation des fonds quand le père Antoine Kitandja Lokavu était directeur de la Caritas au diocèse de Tshumbe.

Remarque : il y a quelques années, il disait dans la revue Il est Vivant (n. 143, p. 35) : « Il est vrai que je ne mange pas tous les jours à ma faim… » 🡵

Père Antoine Kitandja Lokavu (2) Communauté de l'Emmanuel (17)

Communauté de l'Emmanuel

Chronologie rapide

1972 Fondation par Pierre Goursat (1914-1991) 🡵, laïc consacré 🡵 de ce qui n'est au départ qu'un groupe de prière de quelques personnes.
1973 Environ 500 personnes ont rejoint les groupes de prière qui reçoivent le nom « Emmanuel ». Pierre Goursat accepte d'être modérateur, après avoir consulté Marthe Robin 🡵🡵.
1975 Création des sessions de Paray-le-Monial 🡵.
1980 Fondation de Fidesco 🡵.
1982 Naissance de la Communauté de l'Emmanuel en Belgique, en novembre. Mgr Lustiger, archevêque de Paris, reconnaît les statuts de la Communauté de l'Emmanuel et ceux de la Fraternité Missionnaire du Cœur de Jésus (FMCJ pour les prêtres, diacres non-mariés et séminaristes), comme associations de fidèles diocésaines 🡵.
1985 le sanctuaire de Paray est confié à la communauté 🡵.
1986 La paroisse de la Sainte-Trinité à Paris est la première paroisse confiée à une équipe de prêtres de la Communauté de l'Emmanuel 🡵.
1991 Décès de Pierre Goursat 🡵.
1992 Reconnue par le Vatican « ad experimentum » pour cinq ans 🡵.
1998 Reconnue comme « association privée internationale de fidèles de droit pontifical » 🡵.
2009 Érigée en association publique internationale de fidèles par décision du Conseil pontifical pour les laïcs 🡵.
2009 Introduction de la cause de béatification de Pierre Goursat. Postulateur : le père Francis Kohn 🡵. Vice-postulatrice : Élisabeth Baranger 🡵.
2017 Création de l'Association Cléricale de la Communauté de l'Emmanuel (rattachée au dicastère pour le Clergé) 🡵.
2019 En France, création de la Commission de prévention et de lutte contre les abus (CPLA) 🡵.
2024 Reconnaissance des vertus héroïques de Pierre Goursat 🡵.
2025 Annonce d'une visite apostolique en raison de problèmes de gouvernance 🡵.

Affaires médiatisées

Père Bernard Peyrous : mis en examen en 2024 pour « viols par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction » sur deux femmes qu'il aurait côtoyé lors de son ministère de recteur à Paray-le-Monial, et sur une troisième pour « agression sexuelle par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction » pour des faits qui auraient eu lieu entre 2009 et 2017 🡵.
Père Benoît Moulay : malgré l'avis défavorable des responsables du séminaire, il est ordonné suite aux pressions du responsable des séminaristes de la communauté de l'Emmanuel 🡵. Il est finalement renvoyé de l'état clérical par sentence canonique du 11 mai 2023, en raison d'abus sexuels et de pouvoirs 🡵. Fin 2024, après cinq longues années de combat, deux femmes victimes ont obtenu des réparations financières au titre des dommages qu'elles ont subis. Conformément à l'accord signé, les parties sont tenues à la plus stricte confidentialité 🡵.
Père Emmanuel Dumont : sanctions canoniques prises contre le père Emmanuel Dumont qui officiait comme exorciste à Lyon jusqu'en 2020. Les sanctions d'une durée de trois ans courent jusqu'au 26 avril 2025 🡵.

Voir aussi :

Communauté de l'Emmanuel (17)