Notre-Dame de Bétharram : François Bayrou sur la sellette

L'intervention de la députée Sarah Legrain à l'assemblée nationale

Vous faites honte à votre fonction. Devant la commission d'enquête sur les violences en milieu scolaire, vos propos ont sidéré et écœuré. Vous avez écœuré par le mépris, les attaques systématiques envers celles et ceux qui ont osé parler, alerter, combattre l'omerta. Non Monsieur Bayrou, l'enseignante qui donnait aux élèves battus et violés de Bétharram, le numéro d'urgence d'enfance maltraitée n'était pas dérangée. Elle était la seule à avoir gardé raison et humanité dans cet océan de silence et de violence. Vous avez sidéré en justifiant la violence physique dans l'éducation, sidéré en présentant des pédocriminels comme des adultes se choisissant des partenaires enfants. Il n'y a guère plus que l'extrême droite pour vous applaudir sur un tel sujet. Nous n'oublions pas d'ailleurs qu'elle est en croisade contre l'éducation à la vie sexuelle et affective qui donne les outils aux enfants pour nommer les crimes des adultes. Lors de votre audition, vous n'avez cessé de crier à l'acharnement et de discréditer le travail de la commission pour protéger les enfants. Il n'y a pas de procès politique dont vous seriez la victime, Monsieur Bayrou. Il y a une certaine idée de la fonction que vous occupez. Un Premier ministre ne peut mentir à la représentation nationale sans gravement porter atteinte à notre démocratie. Vous avez menti ici même face à nos bancs le 11 février dernier, lorsque vous avez affirmé « je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit de violence ou de violences à fortiori sexuelles, jamais ». Lors de votre audition vous avez pourtant reconnu sous serment disposer des informations parues dans la presse et donc dès 1995 sur des violences physiques. Hier document à l'appui les victimes de Bétharram ont mis en cause vos déclarations devant la commission d'enquête. Non, le surveillant condamné en 1996 pour des violences sur un élève n'avait pas été licencié. Il avait été promu par votre inaction. Vous avez trahi hier la responsabilité de ministre de l'Éducation et laissé des pédocriminels continuer à sévir pendant des décennies. Par vos mensonges, vous déshonorez aujourd'hui la fonction de Premier ministre face aux représentants du peuple français. Monsieur Bayrou quand allez-vous démissionner ? Merci.

LCP sur X (Twitter)

François Bayrou contredit par Alain Esquerre

Interrogé sous serment mercredi par les députés membres de la commission d'enquête sur les violences dans les établissements scolaires, le premier ministre, qui était ministre de l'Éducation (1993-1997) à l'époque des faits, a présenté un courrier mentionnant le renvoi de ce surveillant, quelques mois après une inspection diligentée par ses soins à Bétharram (Pyrénées-Atlantiques).

Mais le collectif des victimes de cette vaste affaire de violences physiques et sexuelles a publié lundi un document issu de la revue de l'établissement catholique : en 1997-1998, ce surveillant figure dans l'organigramme au poste de conseiller principal d'éducation (CPE) pour les élèves d'âge moyen et pour l'internat. « En 1997-1998, l'auteur de la gifle (…) est toujours présent à Bétharram, ayant même obtenu une promotion étant CPE », a fait valoir Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes. « Il n'a été nullement licencié comme a pu le dire le premier ministre », a-t-il ajouté.

Le Figaro

François Bayrou publie des documents

François Bayrou a promis mardi 20 mai de rendre publics tous les documents qu'il a produits devant la commission d'enquête sur les violences physiques et sexuelles faites aux enfants, née du scandale de Bétharram, pour montrer que les accusations portées contre lui « sont scandaleusement inexactes ».

« Pour que cette polémique soit close, j'ai l'intention, dans les 48 heures, de mettre en ligne la totalité des documents (…) qui montreront que ces accusations sont scandaleusement inexactes et qui, je l'espère, permettront à tous ceux qui sont intéressés de se faire une opinion loyale », a affirmé le premier ministre devant l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement.

La Croix

Les documents sont par la suite publiés sur le site internet https://bayrou.fr 🡵.

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