Monseigneur Leborgne sur RCF

Ci dessous, transcription de deux passages de l'interview de Monseigneur Leborgne sur RCF le 16 mai 2025 🡵.

A propos de l'enseignement privé catholique, dans le contexte de Bétharram (à partir de 18:40)

Parmi les sujets d'actualité du moment, depuis l'affaire Bétharram, Monseigneur Leborgne, chaque nouveau dossier concernant un établissement catholique réveille la crainte d'un autre scandale. Alors, est-ce qu'il faut se réjouir que la lumière soit faite ou est-ce qu'il faut craindre des attaques contre les établissements ?

Peut-être qu'il faut être réaliste, donc se réjouir et craindre. Se réjouir de ce que la vérité soit faite et que des pratiques éducatives d'un autre temps ne sont pas acceptables. Savoir faire la différence entre un professeur caractériel il y a une cinquantaine d'années — il y en a peut-être encore aujourd'hui — ou quelqu'un qui était rude pour l'époque, ce qui ne paraissait pas scandaleux et qui nous paraît aujourd'hui scandaleux, et à juste titre, la violence n'est pas jamais éducative et faire la différence entre ça et Bétharram. J'ai entendu des victimes de Bétharram. Il y a vraiment une perversion, il y a des sévices, il y a des agressions sexuelles qui étaient objectivement organisées. Alors que les quelques cas que j'ai eu près de chez nous n'étaient pas de cet ordre-là. Donc savoir faire la différence et en même temps faire ce travail de vérité. Pour ça, il faut aller jusqu'au bout, il ne faut pas en avoir peur. Et je trouve d'ailleurs que si on parle par exemple du chef d'établissement qui a été concerné dans notre diocèse à [Notre Dame de] Boulogne, il a fait un travail remarquable, je suis admiratif. La souffrance de jeunes enfants qui peut rejaillir 50 ans après chez des aînés, il faut l'accueillir. Et il faut se dire comment est-ce qu'on peut faire en sorte que ça ne s'arrive plus. Et en même temps, comment vous dire, il y a un engouement médiatique qui m'étonne en ce sens où je comprends qu'il n'y aurait que dans les établissements catholiques qu'il y a eu des choses comme ça. Ça, ça m'étonne un petit peu. Je me dis : « ah bon, c'est sans doute que la frontière du bien et du mal est passée entre l'enseignement catholique et l'enseignement public ». Ou c'est peut-être que certains ne lui veulent pas que du bien.

Les médias suivent aussi l'action politique, c'est-à-dire que quand des dossiers sont ouverts, quand des commissions d'enquête sont, je veux dire les médias suivent aussi.

Ils peuvent suivre et ils peuvent devancer et élargir.

A propos de Riaumont (à partir de 20:58)

Notre diocèse a surtout été marqué la semaine dernière par une actualité s'agissant de Riaumont à Liévin, une communauté religieuse qui dépend de l'abbaye de Fontgombault. Avec Don Pateau, le père abbé de Fontgombault, vous avez publié un communiqué mettant en place une visite extraordinaire canonique. Est-ce que vous pouvez en dire un mot pour nos auditeurs ?

Il y a des questions qui se posent autour de cette communauté depuis un certain nombre d'années. Il y avait des procédures judiciaires en cours et c'est pour ça que depuis que je suis arrivé, n'ayant eu aucune nouvelle manifestation, je laissais la justice faire son travail. Mais là, il y a un verdict qui est tombé, et même si la personne a fait appel, un verdict a été prononcé. Donc maintenant, il m'a paru important de dire : « écoutez, il faut que nous aussi nous fassions ce que nous avons à faire », et don Pateau, dont dépendent les frères, m'a rejoint complètement. Donc nous avons décidé une visite extraordinaire, c'est-à-dire que nous allons nommer deux ou trois visiteurs qui vont rencontrer les frères, qui vont pouvoir avoir accès à tout ce qui se passe, poser toutes les questions qu'ils veulent, pour nous faire un rapport et nous dire est-ce que la vie religieuse telle qu'elle est définie et bien vécue ? Est-ce que la dynamique éducative qu'ils prétendent porter est possible dans de bonnes conditions ? Et si oui, il faut le montrer. Sinon, qu'est-ce qu'on peut faire et qu'est-ce qu'il faut faire. Et qu'on arrive à des conclusions pour savoir comment on peut aider, comment on peut résoudre les questions, comment on peut relever les défis en sachant que l'essentiel, c'est le bien des personnes qui s'adressent à cette communauté. Je ne peux pas faiblir là-dessus, je ne faiblirais pas sur la qualité de ce qui se vit, et je suis prêt à prendre toutes les mesures qu'on me demanderait de prendre s'il fallait les prendre. Donc c'est la qualité de ce qu'on propose et que la vie soit authentiquement évangélique dans ce lieu. Il y a des questions aujourd'hui, je ne vais pas conclure l'enquête avant de l'avoir fait parce que moi-même, je n'ai pas les éléments pour, mais de fait, nous allons nommer trois visiteurs pour cette visite extraordinaire.

Bientôt ?

C'est en cours, c'est en cours.

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