Affaire Bétharram : comment les victimes espèrent lever la prescription

Collège Ozanam de Limoges : dépôt de plainte pour « crime contre l'humanité »

Quatre anciens élèves du collège privé catholique Ozanam de Limoges annoncent ce vendredi avoir déposé plainte pour « crime contre l'humanité » contre la congrégation religieuse des Pères de Bétharram rapportent nos confrères de France 3 Limousin. Tous les quatre ont déposé plainte individuellement entre février et mars 2025 pour des faits de châtiments corporels, d'humiliations, d'attouchements ou encore des viols, remontant aux années 1960 et 1970. Ils espèrent ainsi lever la prescription, qui est de 30 ans pour les faits de violences physiques et sexuelles, et obtenir ainsi une reconnaissance par la justice pénale des violences physiques et sexuelles qu'ils disent avoir subies.

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« La dernière fois qu'une telle démarche a abouti remonte à 1994, dans le dossier Papon » ajoute Bertrand, qui s'est beaucoup documenté pour alimenter ces plaintes. Il estime que les faits dénoncés par lui et ses camarades correspondent à un certains nombre de critères de l'article 212 du code pénal sur les crimes contre l'humanité. Il relève aussi « un côté un peu systémique dans les violences, au regard des témoignages des uns et des autres. On s'est aperçus que les mêmes prêtres commettaient les mêmes actes. »

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Autres pistes

Alors qu'un groupe de parlementaires planche sur une loi visant à mettre fin à la prescription pour les crimes les plus graves, commis sur les mineurs notamment, Me Blanco estime que la législation actuelle permet d'ores et déjà d'aller plus loin, en prenant en compte « la sérialité des crimes commis », leur nombre impressionnant « devant entraîner leur qualification pénale dans un ensemble criminogène », et, dès lors, resituer le début de la prescription « au moment du dernier acte criminel connu ».

« De plus, les crimes et leurs auteurs ont été dissimulés par la congrégation », avance l'avocat palois qui cite notamment « l'exfiltration » en Palestine du père violeur de Jean-Marie Delbos.

Autre argument, certains faits de violences envers les élèves pourraient selon lui relever des actes de torture ou de barbarie, prolongeant la prescription à trente ans, comme pour les viols.

Sud Ouest

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