Saint-Thomas-d'Aquin : de nouveaux témoignages

Plusieurs anciens thomistes ont décidé de porter plainte dans la foulée du témoignage d'Arnaud Bacconnier, qui a décidé de lever son anonymat, le premier à briser l'omerta autour du professeur. Libération a pu en recenser six, à ajouter aux quatre signalements déjà effectués 🡵.

Chez Alain, l'enseignant donnait ses cours dans le salon. « Il essayait de mettre sa main dans mon pantalon et mon slip, alors que ma mère était à côté ! Puis, il a demandé un endroit plus calme, plus tranquille. »

Les cours particuliers étaient autant d'occasions pour N. V. de forcer l'intimité d'Alain qui le repoussait à chaque fois : « C'était très perturbant, il continuait ses leçons tout en pratiquant ses attouchements. J'ai réussi à dire à mes parents que je voulais arrêter. » Alain a « enfoui ces séances au plus profond de lui », persuadé qu'il était « le seul ». Le silence, il l'a brisé plus de quinze ans après, avec son épouse. Il a appris par la suite que son agresseur était mort.

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« Ce type, tout le monde savait qu'il tripotait les élèves ! Il avait la réputation d'un bon prof mais il ne fallait pas les laisser seuls avec lui », s'exclame Jean, 85 ans, dont les deux enfants ont été scolarisés à Saint-Thomas d'Aquin dans les années 1990 mais n'ont pas connu N. V..

Il nous avoue avoir eu un choc en lisant l'article. « Ça m'a remué les sangs ! À l'époque, en 1996, j'avais écrit à l'archevêché pour l'avertir du très grand malaise qui régnait dans cette école et du maintien en poste de certains professeurs au comportement bizarre. »

Jean n'avait pas voulu être précis, par crainte de représailles sur les notes de ses enfants. Il avait reçu une réponse polie à son courrier. « Cette histoire de bons cathos qui ne veulent pas de vagues, ça m'est resté sur l'estomac ! » Récemment, l'ancien ingénieur a repris sa plume pour écrire au procureur de la République.

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