Saint-Thomas-d'Aquin : de nouveaux témoignages
- https://www.liberation.fr/societe/je-pensais-etre-le-seul-de-nouveaux-signalements-apres-les-revelations-dagressions-sexuelles-dans-un-lycee-catholique-pres-de-lyon-20250429_ATMIMO6HXFGGTOCPEUVI7DV57E/
- https://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2025/04/29/avec-sous-article-les-lecons-particulieres-de-l-ancien-prof-de-saint-thomas-d-aquin
Plusieurs anciens thomistes ont décidé de porter plainte dans la foulée du témoignage d'Arnaud Bacconnier, qui a décidé de lever son anonymat, le premier à briser l'omerta autour du professeur. Libération a pu en recenser six, à ajouter aux quatre signalements déjà effectués 🡵.
Chez Alain, l'enseignant donnait ses cours dans le salon. « Il essayait de mettre sa main dans mon pantalon et mon slip, alors que ma mère était à côté ! Puis, il a demandé un endroit plus calme, plus tranquille. »
Les cours particuliers étaient autant d'occasions pour N. V. de forcer l'intimité d'Alain qui le repoussait à chaque fois : « C'était très perturbant, il continuait ses leçons tout en pratiquant ses attouchements. J'ai réussi à dire à mes parents que je voulais arrêter. » Alain a « enfoui ces séances au plus profond de lui », persuadé qu'il était « le seul ». Le silence, il l'a brisé plus de quinze ans après, avec son épouse. Il a appris par la suite que son agresseur était mort.
« Ce type, tout le monde savait qu'il tripotait les élèves ! Il avait la réputation d'un bon prof mais il ne fallait pas les laisser seuls avec lui », s'exclame Jean, 85 ans, dont les deux enfants ont été scolarisés à Saint-Thomas d'Aquin dans les années 1990 mais n'ont pas connu N. V..
Il nous avoue avoir eu un choc en lisant l'article. « Ça m'a remué les sangs ! À l'époque, en 1996, j'avais écrit à l'archevêché pour l'avertir du très grand malaise qui régnait dans cette école et du maintien en poste de certains professeurs au comportement bizarre. »
Jean n'avait pas voulu être précis, par crainte de représailles sur les notes de ses enfants. Il avait reçu une réponse polie à son courrier. « Cette histoire de bons cathos qui ne veulent pas de vagues, ça m'est resté sur l'estomac ! » Récemment, l'ancien ingénieur a repris sa plume pour écrire au procureur de la République.
Informations complémentaires
Diocèse de Lyon
- https://lyon.catholique.fr/
- https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/structure/diocese-lyon/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Archidioc%C3%A8se_de_Lyon
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Barbarin
- https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/personne/mgr-olivier-de-germay/
Derniers évêques
Enseignement privé catholique
- https://www.ciase.fr/rapport-final/
- https://www.francetvinfo.fr/societe/education/affaire-de-violences-sexuelles-a-notre-dame-de-betharram/des-excuses-quelques-annonces-et-une-promesse-de-reflexion-comment-l-enseignement-catholique-reagit-aux-temoignages-de-violences-physiques-et-sexuelles-dans-ses-etablissements_7127985.html
- https://www.la-croix.com/societe/affaire-betharram-pour-philippe-delorme-tout-ce-qui-contribue-a-lutter-contre-les-violences-est-une-bonne-chose-20250220
- https://prevention-harcelement.enseignement-catholique.fr
- https://prevention-harcelement.enseignement-catholique.fr/auto-evaluation-sur-le-harcelement/
- https://prevention-harcelement.enseignement-catholique.fr/plan-boussole/
- https://enseignement-catholique.fr/campagne-stop-violences/
- https://www.la-croix.com/apres-betharram-l-enseignement-catholique-lance-une-campagne-stop-violences-20250502
Les chiffres documentés par la CIASE
Dans son rapport paru en 2021, la Commission indépendante sur la pédocriminalité dans l'Église catholique (Ciase) a estimé à 330 000 le nombre de victimes entre 1950 et 2020. Près d'un tiers (30%) des faits ont eu lieu dans les établissements et internats scolaires, « premier lieu des violences sexuelles » contre les mineurs au sein de l'Église. Les victimes sont très majoritairement (83%) des garçons, âgés pour la plupart (62%) de 10 à 13 ans. Les sévices sexuels s'inscrivent « dans un continuum de violences pédagogiques », relève aussi la Ciase.
D'après les chiffres de la Ciase, il y aurait donc eu presque 100 000 victimes dans les établissements et internats scolaires en lien avec l'Église.
« Cette loi de l'omerta était générale » dans la société, assure l'évêque de Bayonne [Mgr Aillet]. « Dans les congrégations religieuses, qui jouent un rôle important dans l'enseignement catholique, la culture du silence, inhérente à l'Église, est redoublée du fait de l'obéissance due au supérieur, et d'une culture corporatiste qui incite à garder le silence au sein de la communauté et à protéger ses membres », nuance l'historienne Agnès Demazières. « Ces congrégations exercent aussi une force d'attraction sur des personnalités perverses du fait de ce climat de silence et d'un accès facile à des enfants et des personnes vulnérables », avance la spécialiste de l'histoire du christianisme, autrice de Sans loi ni foi : Prêtres et violences sexuelles. Au cœur du système catholique.
Actions récentes mises en place
Le programme de protection des publics fragiles (3PF)
Depuis 2018, l'enseignement catholique a mis en place le « 3PF », le « programme de protection des publics fragiles ». C'est un dispositif visant la prévention et la lutte contre toute forme de maltraitance, que ce soit le harcèlement, les violences, les abus au sein des établissements scolaires, en mettant à leur disposition des ressources, des éléments juridiques, des outils de discernement et d'action… 🡵.
Le site internet du 3PF propose :
- Des livrets d'information
- Livret 1 : De la lutte contre la maltraitance à la bientraitance éducative
- Livret 2 : La bientraitance éducative
- Recueillir la parole de l'enfant témoin ou victime
- Être à l'écoute - créer des dispositifs d'écoute
- Secret professionnel, discrétion professionnelle, devoir de réserve, confidentialité
- Procédures en matière de protection des mineurs
- Des grilles d'auto-évaluation sur le harcèlement pour les élèves
- Le plan boussole : un processus de discernement et d'action du 3PF. Il peut être mis en place dans les établissements pour faire progresser la culture de la bientraitance éducative.
La campagne « Stop Violences »
La campagne « Stop Violences » a été lancée le vendredi 2 mai 2025. C'est une campagne d'information et de sensibilisation sur les violences en milieu scolaire dans tous ses établissements, après le scandale de Notre-Dame de Bétharram qui a entraîné une libération de la parole sur le sujet. La campagne « Stop violences » a pour objectif d’« amplifier l'information et renforcer l'implication de tous les acteurs de l'école » sur ce sujet, a indiqué le Secrétariat général de l'enseignement catholique dans un communiqué 🡵.
Voir aussi :
- Abbaye-école de Sorèze (1)
- Collège de Combrée (3)
- Collège Richelieu à La-Roche-sur-Yon (1)
- Collège Saint François-Xavier d'Ustaritz (3)
- Collège Saint-Michel à Bruxelles (fiche uniquement)
- Collège Saint-Pierre, au Relecq-Kerhuon (4)
- Institution Paul Mélizan (1)
- Institution Saint-Dominique de Neuilly (5)
- Institution Saint-Pierre, à Saint-Pé-de-Bigorre (2)
- L'Immaculée Conception de Pau (fiche uniquement)
- Notre Dame de Garaison (6)
- Notre-Dame de Bétharram (38)
- Notre-Dame du Sacré Cœur à Dax, dit Cendrillon (2)
- Notre-Dame-de-Sion (1)
- Père Raymond Mélizan (1)
- Sainte Croix des Neiges (3)
- Sainte-Marie, à Chagny (1)
- École Ozanam de Limoges (5)
- École Saint-Genès de Bordeaux (1)
- École Saint-Pierre-Fourier (Collège Saint-Maur) (1)
- École Sainte-Marie à Quimper, dite le Likès (1)
- Établissement scolaire Stanislas (6)