Notre Dame de Garaison : le diacre Claude Lacroix suspendu à titre conservatoire par Mgr Micas

Depuis sa naissance, en 1943, dans la maison familiale, distante de moins d'1 km du sanctuaire, il n'a jamais quitté Garaison. Il y fut baptisé, il fit ses études et, dès ses obligations militaires accomplies, en 1965, il y commença une carrière d'éducateur. Aujourd'hui, la retraite ne l'éloigne pas un instant de « son » Garaison. Jusqu'à présent bénévolement et maintenant comme diacre, Claude y est présent chaque jour, et si besoin est, chaque nuit, tout au long de l'année 🡵.

Jusqu'à récemment, des témoignages élogieux dans la presse

Rencontrer Claude Lacroix est un temps d'immersion dans le monde de l'humilité et de la vertu.

D'une modestie sans égale, cet homme témoigne d'une longévité exceptionnelle au sein du lycée de Garaison.

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Avec une émotion à peine dissimulée, cet homme discret semblait gêné d'être le roi de l'instant.

Les témoignages d'amitié et de sympathie étaient unanimes. Claude est un humaniste qui affirme sa foi dans l'être humain qu'il met au centre de ses préoccupations et dont il recherche l'épanouissement.

Après avoir été élève au sein de l'institution, il est devenu éducateur. A la retraite, il ne pouvait se résigner à quitter l'établissement et il continua à servir le groupe scolaire en témoignant de présence auprès des élèves et en préservant son sens du service.

La semaine des Pyrénées

Il vient d'atteindre son quatre-vingtième anniversaire et, sur ces quatre-vingts années, Claude Lacroix en a passé soixante-neuf à Garaison. Tout d'abord ce fut comme élève ; ensuite, au service de l'établissement scolaire et du sanctuaire. Il fait partie intégrante de Garaison, il y est omniprésent. Cette omniprésence s'exerce dans la discrétion, voire dans l'humilité, et dans le service aux autres. Durant les périodes scolaires, ce sont principalement l'école, le collège et le lycée qui le monopolisent ; durant les week-ends et les vacances, le sanctuaire est l'objet de tous ses soins.

La Dépêche

18 avril 2025 : l'article du Parisien

À l'époque, le surveillant Claude L. a, selon lui, la main lourde. Quand il ne frappe pas, il observe. « Il nous dévorait des yeux sous la douche », se remémore l'ex-élève de 50 ans, scolarisé dans l'institution du CM 1 à la 6 e dans les années 1980. Le pion, contre lequel il a porté plainte ce jeudi, est partout sur le trajet des enfants. « Quand je me pressais dans la cour de récréation, il m'arrêtait et disait toujours : Viens là mon petit, je vais pas te faire mal. Il pinçait ma joue jusqu'à me soulever de terre puis me giflait de l'autre main. »

Cette habitude lui a valu un surnom : « le Crabe », l'un des plus cités depuis que l'affaire Bétharram a éclaté. Dans son sillage, une quinzaine d'établissements catholiques sont aujourd'hui pointés du doigt pour avoir été le théâtre de violences. Garaison a été le deuxième. « Nous avons dix témoignages contre Claude L. », nous annonce Philippe Sarlat, fondateur du collectif de victimes.

Malgré des accusations en série, l'ex-surveillant de plus de 80 ans est toujours diacre dans l'église de Monléon-Magnoac. Selon nos informations, il continue à dire la messe, célébrer les mariages et même baptiser des enfants. Si la présomption d'innocence doit être respectée, pourquoi l'Église laisse-t-elle « le Crabe », qualifié de « brutal », au contact de mineurs ?

Joint cette semaine, Jean-Marc Micas, l'évêque de Lourdes et de Tarbes, nous assure qu'il ne savait pas que Claude L. était… « le Crabe ». « En apprenant qui il est, je n'ai que du dégoût, de l'horreur, de la honte. » Jusque-là, il le voyait comme « un brave homme, simple, discret, de la campagne » : « J'en entends le plus grand bien depuis que je suis là. » L'évêque nous le dévoile : « Je vais l'appeler de ce pas pour lui annoncer que je le mets en retrait de son ministère et je signerai un décret canonique pour officialiser cette suspension dans les plus brefs délais. Il va être mis hors circuit, en attendant les conclusions de la justice. » Mgr Jean-Marc Micas est résolu à en finir avec l'ère du silence : « Je veux dire aux victimes : je vous crois et pardon ! »

Le Parisien

Les mesures prises par Mgr Micas

Tarbes, le 18 avril 2025

Chers frères et sœurs,

Je vous rejoins une fois encore pour vous partager une information concernant un diacre de notre diocèse, Claude Lacroix (82 ans, ordonné en 2010).

Récemment, son nom a été mentionné dans plusieurs témoignages remis au Procureur de la République de Tarbes par d'anciens élèves de l'Institution scolaire « Notre-Dame de Garaison », pour signaler un comportement violent et des attitudes inappropriées de sa part, alors qu'il y était surveillant.

Apprenant cela, j'ai pris des mesures canoniques conservatoires pour demander à Claude Lacroix de ne plus exercer son ministère diaconal et de se mettre en retrait afin de permettre la recherche de la vérité et de la justice de manière aussi sereine que possible.

Une fois encore, je tiens à redire notre engagement à tous pour que nos institutions soient exemplaires en matière d'éducation et de respect des personnes, en particulier des plus jeunes, des plus faibles et des plus vulnérables. Nous devons unanimement condamner toute pratique ou comportement violent, humiliant, inadapté…, créant des traumatismes dont on sait qu'ils ont des conséquences lourdes et définitives sur la vie des personnes. Je pense à tous ceux et celles qui ont souffert dans nos institutions d'Eglise, et je condamne bien évidemment et fermement toutes les violences qu'ils ont pu y subir.

Je pense aussi à vous tous, prêtres et diacres. Je sais votre engagement et votre dévouement sincères. Nous devons nous aider les uns les autres à apurer le passé, à être le plus irréprochable possible, et à continuer le travail engagé dans toute l'Église et dans notre diocèse pour convertir ce qui doit l'être encore : accueil, écoute, accompagnement des personnes victimes, sensibilisation et formation des clercs et de toute personne en contact avec des enfants, des jeunes et des adultes vulnérables, transparence et réactivité en cas de signalement.

En ce Vendredi Saint, je vous renouvelle ma proximité et ma confiance, et vous invite à ensemble nous tenir prêts pour accueillir la lumière de Pâques qui bientôt brillera sur toute obscurité.

Bien fraternellement encore,

+ J.-M. Micas

Monseigneur Jean-Marc Micas

Témoigner auprès de la gendarmerie

La gendarmerie de Tarbes a créé une adresse mail, destinée à devenir un guichet unique pour recueillir les témoignages liées à l'affaire [Garaison, sans que cela soit excusif au cas de Claude Lacroix]. « Toute personne souhaitant apporter son témoignage à cette enquête en qualité de victime et/ou témoin est invitée à prendre attache avec la brigade de recherches de Tarbes via (…) l'adresse suivante : contact-br-tarbes-20@gendarmerie.interieur.gouv.fr » indique la gendarmerie dans un communiqué 🡵.

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