Guyane : vers une commission vérité et réconciliation sur les pensionnats catholiques amérindiens ?

Faire la lumière sur une histoire aussi sensible et douloureuse en Guyane que méconnue en France métropolitaine. C'est la tâche délicate que s'est donnée l'Institut francophone pour la justice et la démocratie (IFJD), qui, depuis plusieurs années, promeut l'ouverture d'une « Commission vérité et réconciliation » (CVR) au sujet des « homes indiens », des internats tenus par des religieux où ont été scolarisés de force plusieurs milliers d'enfants amérindiens et noirs marrons de Guyane.

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Les huit « homes indiens » ont progressivement vu le jour à partir des années 1930, à l'initiative de l'Église catholique, mais sont très vite encouragés et financés par l'État après la départementalisation de 1946. Cette décision s'inscrit dans une politique d'assimilation forcée visant spécifiquement les populations dites « primitives » du territoire. Le dernier établissement, à Saint-Georges de l'Oyapock, a fermé en décembre 2023.

Les jeunes amérindiens ont été retirés de leur famille de manière plus ou moins contrainte (les témoignages divergent), parfois dès l'âge de 4 ans. À partir des années 1950, ils étaient considérés comme des « recueillis temporaires » et relevaient de la loi sur l'enfance abandonnée.

Aujourd'hui, le sujet, très sensible, laisse un souvenir contrasté dans la société autochtone guyanaise, avec une partie des anciens pensionnaires dénonçant un processus « d'acculturation forcée » et des violences physiques, et ceux décrivant une traversée sans encombre, voire enrichissante de leurs années à l'internat.

La Croix