Notre-Dame de Bétharram : l'omerta généralisée

Françoise Gullung, ancienne enseignante de Notre-Dame-de-Bétharram, explique avoir subi des pressions et menaces pour taire ce qu’elle voyait lorsqu’elle y travaillait. Elle était entendue mercredi 26 mars par la commission d’enquête sur « les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires » (Vidéo à partir de 26min10).

[Françoise Gullung] se souvient de cette scène, lorsqu’elle croise dans un couloir la femme de François Bayrou, alors ministre de l’Éducation, et que des cris retentissent derrière une porte close. « Il y avait une salle de classe dans laquelle on entendait un adulte hurler sur un enfant, on entendait les coups et on entendait l’enfant qui suppliait qu’on arrête », se souvient-elle. Alors qu’elle demande à Élisabeth Bayrou ce qu’elles peuvent faire pour empêcher ça, celle-ci semble ne pas comprendre. « Elle m’a simplement répondu, je ne me souviens pas des termes exacts, mais que ces enfants, il n’y en avait rien à en tirer », ajoute Françoise Gullung.

Dès la fin de l’année 1994, elle effectue des signalements en écrivant et en parlant à François Bayrou, ministre et président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, en vain. Elle envoie également un courrier au tribunal, se rend à la gendarmerie, s’adresse à la direction diocésaine, ainsi qu’au médecin de la protection maternelle et infantile, explique Le Monde. Mais « le seul qui m’a répondu, c’est l’évêché », se rappelle Françoise Gullung. Évêché qui l’a « convoquée » pour lui dire « d’oublier tout ça si [elle] veu[t] rester dans l’enseignement catholique ».

Huffington Post

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