Notre-Dame de Bétharram : news en vrac

19 victimes de Bétharram ont été indemnisés par la CRR

Sous la pression, ces dernières semaines, d’une tempête politico-médiatique, le père Laurent Bacho, ancien vicaire général des Bétharramites, a annoncé plusieurs mesures. À commencer par un dispositif d’indemnisation des victimes de laïcs – jusqu’à présent, 19 victimes de violences sexuelles prescrites commises par des religieux, et reconnues par la Commission de reconnaissance et réparation (CRR), ont été indemnisées à hauteur de « 700 000 € ». Ce fonds devrait être alimenté grâce à « la vente de plusieurs biens immobiliers » de l’institut dans la commune de Lestelle-Bétharram – son berceau historique.

La Croix.

Pourquoi si peu de contrôles de l’éducation nationale ?

Au regard de la gravité des faits, du lieu qui en a été le théâtre – un établissement sous contrat financé par l’Etat et théoriquement soumis à son contrôle – et des signalements dont a été saisie la justice dans les années 1990, la question se pose avec acuité : comment l’éducation nationale a-t-elle pu, pendant trente ans, passer à côté ?

Le Monde

« Cette affaire peut nous conduire à nous interroger : comment a-t-on laissé s’installer en France un système éducatif parallèle, avec des règles qui lui sont propres, mais financé par de l’argent public, tout en le contrôlant très peu ? », questionne Jean-Paul Delahaye.

Le Monde

« L’État n’a pas été au rendez-vous » dans cette affaire, avait regretté le 21 février la ministre de l’éducation nationale, Élisabeth Borne, au sujet de cet établissement presque jamais inspecté en trente ans, à part un contrôle en 1996 n’ayant rien relevé d’anormal malgré déjà des signalements de violences.

La Croix

La parole des uns libère les souvenirs des autres

« J’étais dans le déni même chez ma psy, alors que je suis suivi depuis plusieurs années.« Il lui en parle il y a dix jours seulement, lorsque « les souvenirs des anciens ont fait remonter les [s]iens ».« Et plus j’en parle, plus ça remonte », confie-t-il en se retournant pour cacher ses yeux rougis.

Ce qui a mis fin à ce déni, le « facteur déclenchant »,c’est le discours d’Alain Esquerre le 15 février dernier. Le porte-parole de l’association des victimes de l’institution scolaire du Béarn interpelle alors François Bayrou, qui est accusé d’avoir eu connaissance de ces violences commises à Bétharram , sur « l’hypocrisie d’un système qui a broyé ».« En l’écoutant, je me suis effondré. J’ai pris conscience que le normal était anormal, alors que ça faisait cinquante ans que je me construisais sur cette base. »

[…]

Le Landais évoque un « choc post-traumatique » et un « puzzle éparpillé ». « En parler à ma psy, en parler à mes enfants, à ma femme, vous en parler, c’est une façon de reconstituer ce puzzle. Mais la libération de la parole n’agit pas comme un coup de baguette magique : ça aide à avancer, mais les cicatrices resteront toujours ouvertes »,soutient-il, sourire aux lèvres, « pour montrer que l’on est vivant malgré tout ».

La reconstitution du « puzzle » d’Arnaud passe également par le dépôt d’une « lettre plainte », le 20 février, concernant ces violences subies dans l’établissement béarnais. Une plainte qui s’ajoute à une salve d’une quarantaine d’autres.

Libération

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