Notre-Dame de Bétharram : un ancien directeur accusé

Décrit comme « tout-puissant » et dépendant « directement de Rome » à l’époque où il dirigeait l’institution Notre-Dame de Bétharram, le père Jean Tipy, décédé en 2009 à l’âge de 86 ans à Paris, avait poursuivi sa carrière en devenant supérieur dans plusieurs collèges en France. À la fin des années 1960 - début des années 1970, il devient directeur du collège privé Ozanam à Limoges, avant de rejoindre le fameux collège Stanislas, à Paris comme professeur de religion et professeur de français.

Le Populaire

À l’entrée de son bureau, il y avait une sorte de sas, avec deux portes successives, ornées de lumières rouges et vertes. Pour qu’on ne le dérange pas pendant ses tripotages. À l’intérieur, pas de déchainement de violence. C’était plus vicieux que ça : il commençait par des caresses dans le dos. Puis, si ça passait, il descendait dans les fesses. Puis, c’était le sexe. Des masturbations. Il me disait: « Tu as bien grandi, tu es un homme maintenant… « J’ai eu aussi des fellations. Mais pour le reste, j’ai résisté ».

[…]

Après Bétharram, Jean Tipy a poursuivi sa carrière en prenant la direction du collège privé Ozanam, à Limoges, avant de rejoindre, comme professeur de religion et professeur de français, le fameux collège Stanislas, à Paris. Décédé en juin 2009, à 86 ans, il ne répondra jamais des accusations proférées contre lui, ni des six plaintes le mentionnant, selon le décompte réalisé par Alain Esquerre. Sur le site de la congrégation du Sacré-Coeur de Jésus de Bétharram, un éloge funèbre le présente toujours comme un excellent professeur aimé et respecté par ses élèves et salue ainsi sa mémoire : « Merci, père Tipy, pour tant de services rendus, pour l’éducateur consciencieux que vous avez été. Merci pour tant de jeunes que vous avez aidés à grandir: ils ne vous oublieront pas ». Michel, c’est vrai, ne l’a pas oublié.

L’Humanité

Informations complémentaires