Notre-Dame de Bétharram : le gouvernement s'attaque désormais à la lanceuse d'alerte

Acte 1 : Françoise Gullung, professeure de mathématiques à Bétharram entre 1994 et 1996 accuse François Bayrou et son épouse

« J’avais été choquée que madame Bayrou me croise à côté d’une salle de classe sur laquelle on entendait un adulte cogner sur un enfant, on entendait les coups, il hurlait et le gamin pleurait et demandait grâce », relate-t-elle.

« J’avais l’impression que pour elle, ces enfants-là étaient d’une espèce inférieure aux siens. C’est-à-dire que ces enfants-là, c’était normal qu’on les batte », poursuit Françoise Gullung.

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En outre, elle accuse François Bayrou d’avoir ignoré et minimisé ses alertes. En mars 1995, pendant une remise de décoration à Pau, se retrouve à le rencontrer. Ce dernier est alors président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques mais surtout ministre de l’Éducation nationale.

« Je lui ai dit ‘Il faut absolument faire quelque chose à Bétharram, parce que c’est très grave. Je pense que c’est très grave. Je l’entends répondre: ‘Oui, on dramatise’ », témoigne-t-elle à Mediapart. « Je lui ai dit: ‘Non, on ne dramatise pas, c’est vraiment grave’. Et puis je suis partie (…) S’il avait agi, il y a trente ans de souffrance qui n’auraient pas eu lieu », poursuit-elle.

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Acte 2 : Le gouvernement s’attaque désormais à la lanceuse d’alerte

Vendredi 21 février, le cabinet du premier ministre a lourdement mis en cause une des principales lanceuses d’alerte de l’affaire, dont le témoignage a été qualifié de « délire dangereux » par les services de Matignon. La veille, la professeure Françoise Gullung avait raconté en détail, dans un entretien vidéo à Mediapart, comment François Bayrou et son épouse, Élisabeth Bayrou, avaient refusé d’intervenir pour mettre un terme aux violences dans l’établissement dans les années 1990.

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Vendredi matin, la ministre de l’éducation nationale, Élisabeth Borne, n’a tiré aucune leçon du témoignage de l’ex-enseignante, préférant attaquer violemment Mediapart pour son travail d’information. Invitée sur BFMTV, la ministre a rompu deux semaines de silence pour discréditer, elle aussi, la première lanceuse d’alerte.

« Le témoignage que Mediapart nous sort trente ans plus tard et la façon qu’ils ont de feuilletonner, voilà, c’est la méthode habituelle de Mediapart », a-t-elle déclaré, dénonçant « l’exploitation politique qui peut-être fait par Mediapart » et « par La France insoumise ».

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