Etude sur le profil des prêtres auteurs de violences sexuelles

Deux membres de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Florence Thibaut et Philippe Portier), sont les coauteurs d’une étude sur le profil des prêtres auteurs de violences sexuelles, qui a paru dans la revue scientifique « Dialogues in Clinical Neuroscience » 🡵.

On notera que cette étude n’a porté que sur un échantillon de taille 35, ce qui est peu compte tenu de la nature de ce qui est étudié. Il est donc peu vraissemblable que l’échantillon soit pleinement représentatif. En conséquence, la portée des conclusions devra certainement être relativisée.

Ci dessous, des extraits d’une interview des auteurs dans La Vie qui montrent une spécificité quand l’auteur est prêtre.

Les clercs auteurs d’abus ont un nombre plus élevé de victimes masculines que dans la population générale. Dans notre étude, 79,7 % des victimes sont des garçons alors que dans la population, c’est plutôt 80 % de filles. Ces membres du clergé sont aussi à l’origine d’un nombre de victimes plus important, en moyenne cinq mineurs contre deux lorsque l’auteur n’est pas issu de cet univers.

L’étude confirme donc le ratio fille/garçons de 20%/80% pointé par la CIASE 🡵. En revanche, le nombre de victimes par agresseur est nettement plus faible que ce qui avait été mis en avant par la CIASE, même s’il faut également garder en tête que la méthodologie employée était alors différente pour compter les victimes et les agresseurs. Côté victimes, il s’agissait d’une estimation basée sur une extrapolation statistique (entre 216.000 et 330.000 victimes de prêtres et de laïcs). Côté agresseur, d’une estimation basée sur des archives (2900 à 3200 agresseurs) qui ne recenssent par définition que des faits connus. Il s’agit donc d’un chiffre plancher.

Les prêtres, pour amener leur victime à accepter cette situation d’agression sexuelle et les contraindre au silence, exercent un chantage spirituel en employant de la manipulation. Nous savons par exemple que certains vont dire à des enfants que ce qu’ils sont en train de commettre est une manière de les rapprocher de Dieu.

Avec 51,43 % de l’échantillon total, l’homosexualité représente en effet l’orientation sexuelle la plus fréquemment rapportée dans les dossiers. Le pourcentage d’ecclésiastiques se considérant comme hétérosexuels et bisexuels est respectivement de 24,28 % et 24,28 %. Que faut-il en déduire ? C’est très compliqué d’y répondre.

A profile of French clergymen who sexually assaulted victims and a review, Bénédicte Aubet, Julia Marie, Philippe Portier, Florence Thibaut 🡵.