Des victimes de la Famille de Marie critiquent le "laxisme" de Rome

Pour rappel, en 2024, le Vatican juge coupable le prêtre autrichien Gebhard Paul Maria Sigl, accusé d’abus spirituels et psychologiques. Il est visé par plusieurs sanctions, dont une interdiction pour dix ans de ministère. Manipulations mentales, confusion entre fors interne et externe, mystification théologique, chantage émotionnel, marginalisation des voix dissidentes, culte inconditionnel du fondateur, anéantissement des personnalités et des consciences… Ce dernier, aujourd’hui âgé de 75 ans, était accusé d’abus psychologiques et spirituels par de nombreux témoins et victimes, pour la plupart d’anciens membres de la communauté 🡵.

Pour des victimes, des sanctions trop légères

Combien de vies ont été détruites pendant 30 ans par ce manipulateur, s’emporte-t-il. Il aurait fallu le retirer de l’état clérical. Car c’est de son statut de prêtre qu’il a toujours tiré son pouvoir. Quand je vois avec quelle rapidité on réduit à l’état laïc un prêtre qui est parti avec une femme, j’ai l’impression que l’Église fait du deux poids deux mesures.

Une victime, citée par cath.ch

L’opacité des procédures canoniques

«Malgré les beaux discours, l’Église ne change pas fondamentalement. Les victimes sont toujours laissées de côté et le culte du silence et du secret est omniprésent.» , «nous avons été avertis de la condamnation du Père Sigl par la presse» 🡵. On devine toute l’amertume d’une victime dans ces phrases.

Toutes les communautés sont-elles réformables ?

La question est récurrente, et la réponse du Vatican est (quasi ?) systématiquement de tenter la réforme à tout prix, alors que la possibilité de faire de nouvelles victimes est bien présente.

Alors que des voix s’élèvent depuis de nombreuses années pour affirmer que la Famille de Marie n’est pas réformable, Rome paraît persister dans cette voie. Ludovica Eugenio, journaliste d’Adista qui suit depuis des années le cas, relevait en 2023 à cath.ch: «Après des décennies d’emprise et de déviances aussi graves et profondes, je ne vois pas comment une simple décision du Vatican pourrait changer radicalement l’esprit des gens.»

François Robert voit dans la récente démission de Katarina Kristofova le signe de «l’indulgence» du Vatican envers la communauté. «D’après ce que j’ai pu comprendre, Sœur Katarina a tout à fait bien constaté la nature irréformable de la Famille de Marie. Elle s’est rendue compte assez rapidement que les religieuses ne reconnaissaient rien d’autre que l’autorité de Gebhard Sigl», assure le Français. La divergence de vue avec Mgr Libanori, qui s’évertuerait à penser que des solutions sont possibles, aurait conduit la sœur à jeter l’éponge.

Cath.ch

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