Diocèse de Clermont : retour sur trois dossiers

Père Ambroise Gauthier

Le père Ambroise Gauthier est soupçonné d’agressions sexuelles sur une personne mineure il y a une cinquantaine d’années. Sur le plan civil, les faits sont prescrits, « ce qui bien entendu n’excuse rien » selon Mgr Kalist 🡵.

• 1966 Ordination sacerdotale 🡵.
• 2019 Le diocèse de Clermont reçoit une plainte « d’agressions sexuelles sur une personne mineure », via sa cellule d’écoute. Les faits sont signalés au Procureur de la République de Clermont-Ferrand, le père Ambroise Gauthier est relevé de tout ministère pastoral par l’archevêque de Clermont et « un signalement parviendra dans les prochains jours à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi » 🡵.

Communiqué de l’archevêque de Clermont
18/06/2019

Une plainte a été formulée, courant mai 2019, auprès de l’archevêque de Clermont, par l’intermédiaire de la cellule d’écoute du diocèse, contre l’abbé Ambroise GAUTHIER, prêtre du diocèse de Clermont, pour agressions sexuelles sur une personne mineure, il y a une cinquantaine d’années.

Un signalement a été fait par le diocèse, le 5 juin 2019, auprès du Procureur de la République de Clermont-Ferrand.

Un signalement parviendra dans les prochains jours, selon les dispositions du droit canonique, à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

L’abbé Ambroise GAUTHIER est relevé de tout ministère pastoral par l’archevêque de Clermont. Il bénéficie de la présomption d’innocence.

L’archevêque de Clermont, au nom de tout le diocèse, exprime sa peine et sa honte à l’égard de la personne victime, et réaffirme la détermination de l’Église catholique dans sa lutte contre toutes les formes d’abus, selon les directives données par le pape François et par la Conférence des Evêques de France.

A Clermont-Ferrand, le 18 juin 2019.

+ François KALIST
Archevêque de Clermont

— Diocèse de Clermont

Père Michel Chidaine

Michel Chidaine est prêtre du diocèse de Clermont depuis son ordination en 2015 🡵.

La mission en Afrique

Entre octobre 2007 et juillet 2010, le père Michel Chidaine est envoyé en mission dans la ville de Zacko en Centrafrique 🡵. Une association est même créée en France pour récolter des fonds : Agir avec Zacko 🡵, avec pour objet de « soutenir l’action de Michel Chidaine, prêtre français en mission en République Centrafricaine, et de toute l’équipe qui travaille avec lui ; l’association appuiera l’engagement de Michel Chidaine auprès du peuple centrafricain qui lui est confié, dans tous les domaines où il intervient : action pastorale, de développement et de défense des droits de l’homme… ; elle agira aux côtés des populations de la région de Zacko, et avec tous ceux qui poursuivent cet objectif, pour la promotion et le respect de la dignité humaine. »

Le retour en France

• Le 31 janvier 2011, et avant de prendre des fonctions au sein de la paroisse Notre Dame des Sources à Riom (Puy-de-Dôme), le père Chidaine écrit au parquet sur les conseils de Mgr Simon. Il y explique que lors de sa mission en Afrique, il s’était livré, à plusieurs reprises à des attouchements sexuels sur un mineur de 14 ans. Cet adolescent avait par la suite était placé dans une foyer-orphelinat à Bangassou et s’était confié à l’évêque responsable de l’établissement 🡵.
• Septembre 2011 Mgr Simon replace le père Chidaine en contact avec des jeunes (catéchisme et aumônerie 🡵) au sein de paroisse de Riom. En avril 2016, le diocèse de Clermont-Ferrand avait reconnu « une erreur d’appréciation » 🡵 alors motivée « par le souci de respecter la présomption d’innocence » du prêtre 🡵… qui avait lui-même reconnu des agressions sexuelles.
• Durant l’enquête, trois autres victimes potentielles, âgées de 14 à 16-18 ans, ont été repérées mais pas clairement identifiées. Les garçons décrivent des attouchements “sans coups ni menaces” 🡵
• 6 septembre 2012 Michel Chidaine est mis en examen et placé en détention. Quatre victimes sont recensées 🡵.
• 19 septembre 2012 Il est assigné à résidence à l’abbaye de Sept-Fons dans l’Allier 🡵.
• Janvier 2016 La juge d’instruction demande son renvoi devant les assises pour viols 🡵.
• 7 juin 2016 Après les recours formés par le parquet et la défense, la chambre de l’instruction de la cour d’appel requalifie les faits en atteintes sexuelles et renvoi le prêtre devant le tribunal correctionnel pour atteintes sexuelles 🡵

Le procès en 2017

Alors que sa lettre au parquet n’évoquait qu’une seule victime, l’enquête judiciaire en a identifié quatre 🡵. La dénonciation était donc extrêmement partielle 🡵. C’est pour cela qu’aux yeux de procureur, et après enquête, il est apparu que cette confession comportait davantage de mensonges par omission que de révélations 🡵. Divers actes, dont des fellations, se reproduiront « une quinzaine de fois » avec cet adolescent et les trois autres garçons. Tout avait commencé dans la case du prêtre, après une baignade dans une source d’eau chaude 🡵.

Le père Chidaine est condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis. Le tribunal a également prononcé une peine d’interdiction définitive d’exercer une activité en contact avec des mineurs ainsi que l’inscription de son nom au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes 🡵.

La peine canonique

Il est sous le coup d’un procès canonique : « J’ai demandé une restriction stricte du ministère pour dix ans. Nous aviserons ensuite en temps voulu. » 🡵

Père Pierre Baptissard

Le père Pierre Baptissard a été aumônier au lycée Jeanne d’Arc avant d’officier, à partir de 1984, comme curé de la paroisse de Royat. Apprécié des Royadères, il a été médaillé par la ville de Royat en 2017 🡵.

• 1998 viol d’une fillette de huit ans dans la maison familiale à Olloix 🡵. Le père Baptissard entretenait alors une relation amoureuse avec la grand-mère de la victime 🡵.
• 2018 Dépôt de plainte 🡵.
• 2020 Ouverture d’une information judiciaire et mise en examen du père Baptissard. Le diocèse de Clermont le relève, à titre conservatoire, de tout ministère 🡵.
• 2022 Non-lieu. La partie civile fait appel 🡵.
• 2023 La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Riom décide finalement de renvoyer le prêtre retraité devant la cour criminelle 🡵.
• 2024 Le père Baptissard est reconnu coupable de viol aggravé et condamné à une peine de sept ans de prison 🡵, assortie d’une interdiction de faire des activités avec des mineurs 🡵. Il a fait appel de ce jugement 🡵.