Véronique Margron : « Gisèle Pelicot nous assigne au courage »
Voici quelques thèmes développés par Véronique Margron… mais rien ne vaut la lecture complète de la tribune sur le site de la Croix !
- Les violeurs peuvent être n’importe quel homme qui mène, par ailleurs, une vie sociale, tout à fait normalisée. Nous aimerions tant qu’ils soient des monstres, reconnaissables. Ou de grands malades. Mais non : des hommes a priori ordinaires se sont emparés du corps d’une femme inerte, chosifiée.
- Avant de sexualité, il est d’abord question de pouvoir : de volonté de domination dont la sexualité est l’instrument. Il est question de la violence « raptive » du sociologue allemand Jan Philipp Reemtsma : cette violence qui jouit de la possession du corps de l’autre.
- Le « consentement meurtrier passif » ne vient pas séparer coupables et innocents, mais rend compte d’une dimension constitutive de notre appartenance au monde. Nous vivons avec des violences qui nous indignent et contre lesquelles nous ne faisons rien.
- La relation est fondée sur la responsabilité du soin, du secours et de l’attention qu’exigent, partout et pour tous, la vulnérabilité et la mortalité d’autrui.
- Un courage qui coûte cher. Qui n’est jamais gagné, capitalisé. Chaque fois il faut recommencer. C’est bien ce que fait cette dame, chaque victime connue ou non, visible ou non, jusque dans l’intime et le secret de son existence meurtrie et debout. Il en faut du courage pour dire, non tant « moi je », mais « moi aussi », me too.