Condamnation du père Olivier de La Lance
- https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-pretre-du-diocese-de-nancy-et-toul-condamne-pour-detention-d-images-pedopornographiques-6618494
- https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/un-pretre-condamne-a-18-mois-de-prison-avec-sursis-pour-detention-d-images-pedopornographiques-en-meurthe-et-moselle_6920618.html
- https://www.catholique-nancy.fr/accueil/80855-communique-a-la-suite-de-la-condamnation-dun-pretre/
- https://c.estrepublicain.fr/faits-divers-justice/2024/11/25/agression-sexuelle-et-images-pedo-pornographiques-l-aumonier-d-un-ehpad-entre-relaxe-et-condamnation
Communiqué à la suite de la condamnation d’un prêtre
Publié le 25 novembre 2024Communiqué du diocèse de Nancy et Toul
Le lundi 25 novembre 2024, le tribunal correctionnel de Nancy a condamné le père Olivier de La Lance, prêtre du diocèse de Nancy et Toul, pour détention d’images pédopornographiques (18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire), et l’a relaxé du chef d’accusation d’agression sexuelle sur personne vulnérable.
Monseigneur Jean-Louis Papin, alors évêque de Nancy et Toul, avait été informé, en juin 2018, qu’un jeune mineur avait déclaré avoir été victime d’une agression sexuelle, dans une maison de retraite en Meurthe-et-Moselle, de la part de l’aumônier de l’établissement, le père Olivier de La Lance. Comme il l’a fait à chaque fois qu’il a reçu une telle information, il avait immédiatement fait un signalement au procureur de la République de Nancy. Au vu des éléments mis à sa disposition, il avait décidé, dès juin 2018, de mettre fin à toutes ses missions ecclésiales, notamment parce qu’il avait enfreint un décret pénal canonique lui faisant obligation de s’abstenir de tout contact avec des mineurs, en raison d’une condamnation antérieure.
Par un autre décret pénal canonique, émis à l’époque par Monseigneur Papin et toujours en vigueur aujourd’hui, ce prêtre a pour interdiction (peine de suspense) de présider tout office liturgique, ainsi que de célébrer les sacrements et les sacramentaux.
Monseigneur Jean-Louis Papin et Monseigneur Pierre-Yves Michel, actuel évêque de Nancy et Toul, redisent leur soutien aux personnes victimes et leur détermination à avancer sur le chemin de la vérité. Ils rappellent que toute personne victime d’abus, notamment sexuels, commis par un représentant de l’Église catholique en Meurthe-et-Moselle, peut contacter par mail la cellule d’écoute diocésaine en cliquant ici.
Contact presse – Céline Marcon : 07 84 34 36 62 ; servicecom@catholique-nancy.fr
Commentaire du communiqué
Communiqué à la suite de la condamnation d’un prêtre
Non seulement c’est une condamnation, mais c’est même une seconde condamnation pour « un prêtre ». En l’occurrence le père Olivier de La Lance, dont le diocèse a choisi de ne pas mentionner le nom dans le titre du communiqué.
Monseigneur Jean-Louis Papin, alors évêque de Nancy et Toul, avait été informé, en juin 2018, qu’un jeune mineur avait déclaré avoir été victime d’une agression sexuelle, dans une maison de retraite en Meurthe-et-Moselle, de la part de l’aumônier de l’établissement, le père Olivier de La Lance. Comme il l’a fait à chaque fois qu’il a reçu une telle information, il avait immédiatement fait un signalement au procureur de la République de Nancy. Au vu des éléments mis à sa disposition, il avait décidé, dès juin 2018, de mettre fin à toutes ses missions ecclésiales, notamment parce qu’il avait enfreint un décret pénal canonique lui faisant obligation de s’abstenir de tout contact avec des mineurs, en raison d’une condamnation antérieure.
- « Un jeune mineur ». Oui, et c’est également une personne vulnérable (comme indiqué dans le paragraphe précédent), car souffrant d’une déficience intellectuelle. La réalité d’une personne éparpillée entre deux paragraphes, ça n’aide pas à comprendre.
- « Comme il l’a fait à chaque fois qu’il a reçu une telle information, il avait immédiatement fait un signalement au procureur de la République de Nancy. » Si le diocèse n’hésite pas à reconnaître Monseigneur Jean-Louis Papin bon élève, il oublie cependant de mentionner un détail. Que signifie « telle », dans « une telle situation ». Est-ce à chaque signalement concernant des mineurs ? Ou même quand cela concerne des majeurs ? Ou pourquoi pas, uniquement les mineurs en situation de déficience intellectuelle ? Mystère. Or, cette précision change tout.
- « Au vu des éléments mis à sa disposition, il avait décidé, dès juin 2018, de mettre fin à toutes ses missions ecclésiales, notamment parce qu’il avait enfreint un décret pénal canonique lui faisant obligation de s’abstenir de tout contact avec des mineurs, en raison d’une condamnation antérieure. » Ici aussi le diocèse place Monseigneur Jean-Louis Papin bon élève. Il avait décidé. Toutes ses missions ecclésiales. Plus pragmatiquement, il aurait suffit de dire que le père Olivier de La Lance avait interdiction d’entrer en contact avec des mineurs. Il a enfreint cette règle, on lui retire donc tout ministère (qui probablement était son unique ministère). L’insistance sur la décision semble superflue.
- « En raison d’une condamnation antérieure ». Quel curieux manque de détails ! Il suffisait de dire 5 ans de prison dont 2 ans ferme. Ainsi qu’une interdiction à vie d’exercer une activité en relation avec des jeunes. Le tout pour agressions sexuelles sur des mineurs.
Par un autre décret pénal canonique, émis à l’époque par Monseigneur Papin et toujours en vigueur aujourd’hui, ce prêtre a pour interdiction (peine de suspense) de présider tout office liturgique, ainsi que de célébrer les sacrements et les sacramentaux.
Pour le décret canonique, il y a des détails ! Par contre, il est surprenant d’avoir un aumônier ayant interdiction « de présider tout office liturgique, ainsi que de célébrer les sacrements et les sacramentaux ». C’est là qu’on peut se demander si un retour à l’état laïc n’aurait pas été préférable. D’autant plus que même dans un Ehpad fondé par la congrégation des Sœurs de Saint Charles, et qui fait aujourd’hui partie de la fondation Saint Charles de Nancy 🡵 il a réussi à entrer en contact avec un mineur. Il faut dire que le personnel n’étant pas surveillant de prison, et que l’évêque n’a aucun moyen de garantir que le père Olivier de La Lance respecte ses obligations. Et il n’est pas exagéré de penser qu’être prêtre lui a facilité la tâche pour entrer en contact avec l’apprenti cuisinier.
Monseigneur Jean-Louis Papin et Monseigneur Pierre-Yves Michel, actuel évêque de Nancy et Toul, redisent leur soutien aux personnes victimes et leur détermination à avancer sur le chemin de la vérité. Ils rappellent que toute personne victime d’abus, notamment sexuels, commis par un représentant de l’Église catholique en Meurthe-et-Moselle, peut contacter par mail la cellule d’écoute diocésaine en cliquant ici.
Pour ce qui est du chemin de la vérité, je viens d’ajouter quelques éléments pour aider à la compréhension du communiqué.
Informations complémentaires
Père Olivier de La Lance
- 2005
- Le père Olivier de La Lance est condamné pour des agressions sexuelles sur des mineurs, à Strasbourg. Il écope de 5 ans de prison dont 2 ans ferme. Ainsi qu’une interdiction à vie d’exercer une activité en relation avec des jeunes 🡵.
- Monseigneur Papin, retire le prêtre de ses fonctions et lui interdit par décret pénal canonique de présider tout office liturgique, ainsi que de célébrer les sacrements et les sacramentaux 🡵.
- Le père Olivier de La Lance est affecté comme aumônier à l’Ehpad Sainte-Thérèse à Ludres 🡵. Compte tenu de sa condamnation canonique, c’est un bien étrange aumônier…
- Juin 2018
- Mgr Jean-Louis Papin reçoit une plainte de l’apprenti cuisinier de 17 ans souffrant d’une déficience intellectuelle de l’Ehpad Sainte-Thérèse de Ludres, en Meurthe-et-Moselle. Il dit avoir été victime d’une agression sexuelle de la part du père Olivier de La Lance, aumônier de l’établissement 🡵.
- Mgr Jean-Louis Papin effectue un signalement et retire le père Olivier de La Lance de l’Ehpad 🡵.
- 2024 Jugement du tribunal correctionnel de Nancy 🡵
- Condamnation du père Olivier de La Lance pour détention d’images pédopornographiques (18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire)
- Relaxe du chef d’accusation d’agression sexuelle sur personne vulnérable, l’agression n’ayant pu être prouvée par l’apprenti cuisinier souffrant d’une déficience intellectuelle, qui a d’ailleurs changé sa version des faits au cours du procès.
- Le père Olivier de La Lance a admis au cours du procès être entré en contact avec l’apprenti et avoir eu un entretien avec lui, en violation de la peine imposée par le jugement de 2005.