Condamnation du père Bernard Tartu par le TPCN

Le Tribunal Pénal Canonique National (TPCN) a condamné le père Tartu pour avoir violé une vingtaine d’enfants des « Petits chanteurs de Touraine » entre 1960 et 1990. Il n’est cependant pas renvoyé de l’état clérical. Aujourd’hui âgé de 88 ans, l’abbé Tartu vivrait dans un Ehpad du Loir-et-Cher.

Contacté par La Nouvelle République, hier, l’abbé Tartu nie la totalité des faits. « Vous savez, j’ai eu plus de 1.000 enfants sous ma responsabilité, alors sept plaintes… », soupire-t-il.

La Nouvelle République

Une de [ses] victimes a d’ailleurs demandé à Monseigneur Jordy si l’abbé avait exprimé des regrets : « Je vais répondre en deux mots. Malheureusement non. »

France Bleu

L’Eglise a t-elle les moyens de surveiller le père Bernard Tartu ?

Selon Mgr Jordy, l’Eglise a les moyens de surveiller le père Bernard Tartu, qu’il qualifie lui-même de personne dangereuse qui n’exprime aucun regrêt. C’est avec cette conviction qu’il justifie son non renvoi de l’état clérical.

Selon l’archevêque, il était préférable de garder l’Abbé Tartu sous surveillance, plutôt que de laisser faire, éventuellement, d’autres victimes. « Il n’y a pas de bracelet électronique avec l’Église, il n’y a pas de prison de l’Église. Mais on peut quand même, pour une personne qui a été condamnée, qui est dangereux, en le gardant à l’intérieur de l’institution, s’assurer un minimum du fait que les conditions sont telles qu’il ne pourra pas repasser à l’acte. »

France Bleu

Or, comme le résumait Mgr Jacques Blaquart lors du procès du père Olivier de Scitivaux à propos de son pouvoir pour faire respecter ses mesures disciplinaires : « Je n’en ai pas beaucoup, l’évêque n’est pas un général. » 🡵.

Communiqué du diocèse de Tours

Communiqué du diocèse de Tours

L’abbé Bernard Tartu, prêtre du diocèse de Tours, au terme d’une procédure pénale canonique, a été reconnu coupable d’abus sexuels sur mineurs par le Tribunal Pénal Canonique National (TPCN).

Il est condamné aux peines suivantes :

  • Interdiction perpétuelle de la célébration publique de tout acte liturgique et de tout sacrement et sacramental à l’exception du droit de célébrer la messe seul en privé ;
  • Interdiction perpétuelle d’exercer tout ministère d’accompagnement spirituel de personnes mineures ;
  • L’assignation à domicile dans un lieu désigné par l’ordinaire du clerc.

Tours, le 28 novembre 2024

Communiqué du diocèse de Tours

Communiqué commun

Ce communiqué a été diffusé à l’issue de la conférence de presse du vendredi 29 novembre 2024. Il est à l’initiative conjointe

Communiqué commun

« Reconnaissance, justice et réparation : une avancée pour les personnes victimes de violences sexuelles au sein de l’Église »

Suite à la condamnation de l’abbé Bernard Tartu par le Tribunal Pénal Canonique National, confirmée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi à Rome et notifiée le 13 novembre 2024, une conférence de presse a été organisée aujourd’hui en présence de tous les acteurs engagés dans ce processus. Cette décision marque une étape essentielle dans la reconnaissance par l’Église des violences sexuelles subies par des anciens Petits Chanteurs de Touraine de la part de leur chef de chœur.

Une étape décisive

Les témoignages courageux des personnes victimes, portés par le collectif Voix Libérées, ont permis de briser le silence sur des violences sexuelles longtemps occultées. La condamnation canonique de l’abbé Tartu, bien que les faits soient prescrits en droit pénal, constitue un acte fort de reconnaissance des faits et un pas vers plus de justice. Cette décision ouvre également la voie à un parcours plus large d’accompagnement et de prévention au sein de l’Église.

La reconnaissance et la réparation, au cœur de l’engagement collectif

L’INIRR, sollicitée par le collectif des Voix libérées au printemps 2022 et en lien avec le Parquet de Tours et France Victimes 37, et avec le diocèse de Tours, a construit avec les personnes victimes des parcours de reconnaissance. Diverses actions restauratives ont été et seront mises en place, avec notamment le projet de pose d’une plaque commémorative à la basilique Saint-Martin de Tours pour honorer la mémoire des personnes victimes et sensibiliser le public. Le diocèse s’inscrit pleinement dans ce projet, ainsi que dans d’autres initiatives. Ces signes manifestent la volonté de l’Église et des acteurs de faire mémoire et d’œuvrer pour un changement profond et durable.

Un appel à la parole et à la justice

Aujourd’hui, tous les acteurs impliqués appellent les autres victimes d’agressions sexuelles à franchir le pas de la parole. La conférence de presse a rappelé que la reconnaissance, la réparation et la justice sont possibles. Le chemin reste long, mais cette avancée démontre de manière significative que l’Église, les personnes victimes et leurs soutiens peuvent travailler ensemble pour créer un environnement plus juste et transparent.

Tours, le 29 novembre 2024

Communiqué commun

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