Religieuses qui quittent leur communauté : retour d'expérience de Fraternité Victimes

Notre présence sur les réseaux sociaux est sporadique et on court après le temps pour tout, mais ce fil illustre parfaitement une réalité que nous avons vu déjà de nombreuses fois EN MOINS D’UN AN.

Je pense à une religieuse contrainte à la sortie en moins de 6 jours. Sans argent, sans logement, sans compte bancaire, sans voiture, en pleine campagne. Carte d’identité périmée depuis plus de 15 ans comme toutes les sœurs (et les services publics les laissent voter sans réagir, oui).

On lui a trouvé une voiture, elle a trouvé des proches pour l’héberger et la nourrir, je lui ai fait découvrir Vinted et le bon coin, on a trouvé un avocat spécialiste, mais encore aujourd’hui ça reste un bras de fer quotidien, épuisant, maltraitant avec sa communauté.

Je pense à une personne qui croyait que « personne en France ne respectait les 35h, c’est ce qu’on nous disait à l’intérieur. En fait c’est l’exploitation du dedans qui n’est peut-être pas respectueuse de la loi ! »

Je pense à une personne qui dormait dans sa voiture.

Je pense à une personne qui demande à sa communauté de l’argent mensuellement pour accompagner sa sortie, après plus de 10 ans dedans.

« Oui mais bon, vous nous avez fait perdre de l’argent en étant mauvaise dans vos tâches depuis 10 ans ».

Je pense à une personne qui a participé à une retraite quelques mois après sa sortie de communauté. « Ça fait du bien de faire un repas complet !!! »

Je pense à beaucoup de gens encore, ayant subis d’autres violences commises dans d’autres contextes.

Le mot « abus » prend de nombreux visages, et il va falloir les regarder tous un par un, lucidement et résolument.