Abus sexuels : Justin Welby, chef de l’Église anglicane, démissionne

Justin Welby, archevêque de Canterbury, primat de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane, a annoncé sa démission mardi 12 novembre, dans un communiqué. Si certains ont salué son courage, il semble qu’il n’avait pas le choix. Justin Welby avait été appelé à démissionner par trois membres du « synode général » et l’archevêque de Newcastle. Certes, l’Eglise anglicane est divisée et certains calculs politiques ne peuvent être exclus. Mais un appel à la démission à un tel niveau rendait impossible pour lui toute gouvernance future.

Certains ont mis en avant son sens des responsabilités. C’est oublier un peu vite :

Bref, une décision pas si exemplaire que cela, et probablement non transposable telle-quelle dans le contexte français… pour le moment…

Malgré ses excuses, trois membres du synode général, l’organe élu chargé de trancher sur les questions de doctrine de l’Eglise d’Angleterre, ont lancé ce week-end une pétition pour demander sa démission. Lundi, elle avait recueilli plus de 4 000 signatures. Ils dénoncent la « responsabilité particulière » de l’archevêque de Canterbury et estiment que sa position « n’est plus tenable ». L’archevêque de Newcastle, Helen-Ann Hartley, a elle aussi appelé à sa démission lundi, estimant sa position « intenable » et ajoutant que l’Eglise « risque de perdre totalement sa crédibilité ».

Le monde

Sa position était jugée « intenable » par nombre de ses pairs. Justin Welby, archevêque de Canterbury, primat de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane, a annoncé sa démission mardi 12 novembre, dans un communiqué.

Ce départ intervient à peine une semaine après la remise du rapport Makin, une enquête indépendante mettant au jour les dissimulations de hiérarques de l’Église d’Angleterre sur des violences commises entre les années 1970 et 2010 par John Smyth sur au moins 115 garçons et jeunes hommes, dans le cadre de camps de vacances chrétiens.

La Croix

[Justin Welby] était un ami de John Smyth, et un surveillant de dortoir dans les camps chrétiens qu’il dirigeait. […] Il n’est donc pas surprenant, conclut le rapport Makin, que Smythe a pu s’échapper grâce au laxisme – ou à la complicité – d’un « puissant clergé évangélique » anglican. Ses agissements étaient, écrit-il, un « secret de polichinelle parmi toute une série de personnes liées au réseau évangélique conservateur », secret de surcroît « mal gardé ».

La Vie

Justin Welby avait déjà été épinglé par sa gestion d’une précédente affaire. Recteur de la cathédrale de Liverpool en 2011, il avait cru sur parole son chanoine John Roberts, qui niait avoir abusé d’un paroissien. Ce n’est qu’en 2020 que l’ecclésiastique, déjà condamné par la justice en 1989, fut emprisonné suite à des témoignages concordants.

La Vie