Abbé Pierre : le témoignage d'Esther Romero

Pendant 20 ans, elle s’est murée dans le silence, car elle a compris qu’il y avait une forme d’omerta, que l’abbé Pierre est tout simplement intouchable. « Je croyais que c’était vraiment un saint, comme disons la mère Teresa, explique-t-elle. Donc, ‘je vais me taire jusqu’à sa mort’. Mais je ne savais pas avec combien de personnes il l’avait fait.

À la mort de l’abbé Pierre en 2007, Esther se décide finalement à raconter son agression dans une revue péruvienne confidentielle, un article qui passe inaperçu. Le scandale n’a éclaté que 17 ans plus tard.

Aujourd’hui, Esther se réjouit de cette libération de la parole. « C’est une hypocrisie de la part de l’Église catholique de cacher cette histoire pendant presque 70 ans maintenant, je le sais, affirme-t-elle. Pour moi, c’est un scandale et c’est bien que ce soit désormais connu partout ». Esther assure à présent ne rien attendre de la justice. Elle espère que d’autres victimes se manifestent, peut-être plus jeunes, et encourage l’Église à être plus transparente vis-à-vis de ce type d’abus.

RTL

L. est journaliste. Elle a interviewé l’abbé Pierre à Genève en 1988 pour le journal Choisir. Elle a témoigné en 2007 dans le journal Caretas.

Second rapport d’Egaé