Père Benoît Moulay : des réparations financières pour deux victimes

Les faits : l’article dans Libération par Bernadette Sauvaget

Après cinq longues années de combat, deux femmes victimes de violences sexuelles de la part de l’ex-prêtre Benoît Moulay, membre de la communauté de l’Emmanuel, ont obtenu des réparations financières au titre des dommages qu’elles ont subis. Sur son site internet, le mouvement catholique, l’un des plus influents en France, a publié un communiqué officialisant l’accord, signé jeudi 10 octobre. «Profondément marquée par ce que ces deux femmes ont vécu, la communauté de l’Emmanuel souhaitait contribuer à la réparation des préjudices subis», lit-on dans le texte.

Conformément à l’accord signé, les parties sont tenues à la plus stricte confidentialité. Toutefois, ce protocole prévoyant le versement de réparations financières constitue, selon plusieurs spécialistes, une démarche inédite en France. D’après une source proche du dossier, les victimes demandaient chacune «plus d’une centaine de milliers d’euros». «Un compromis a été trouvé», ajoute cette source.

Libération

Le communiqué de la communauté de l’Emmanuel

Deux femmes du Mans et de Rennes ont demandé réparation auprès de la Communauté de l’Emmanuel pour les préjudices causés par Monsieur Benoît M., ancien prêtre du diocèse du Mans et membre de la Communauté de l’Emmanuel, renvoyé de l’état clérical par sentence canonique du 11 mai 2023, en raison d’abus sexuels et de pouvoirs.

Profondément marquée par ce que ces deux femmes ont vécu, la Communauté de l’Emmanuel souhaitait contribuer à la réparation des préjudices subis.

Les deux femmes victimes et la Communauté de l’Emmanuel ont trouvé un accord, sans se prononcer sur la responsabilité juridique de la Communauté.

Il était primordial pour les deux femmes d’être reconnues par la Communauté de l’Emmanuel comme victimes, et qu’un geste de réparation authentifie la demande de pardon qui a été exprimée. C’est désormais chose faite. Si le passé ne peut être effacé, désormais les deux femmes peuvent envisager l’avenir.

La Communauté de l’Emmanuel redit son engagement aux côtés des victimes et sa détermination à lutter contre toute forme d’abus et de violence et à s’améliorer dans le suivi du ministère de ses prêtres et l‘accompagnement des victimes.

La Communauté de l’Emmanuel et les deux femmes victimes encouragent tous ceux qui ont subi des violences sexuelles ou des abus de pouvoir à le faire savoir à des personnes compétentes (vous trouverez ci-dessous des contacts possibles).

Communauté de l’Emmanuel

Communiqué commun suit à l’accord trouvé

Oct 10, 2024

COMMUNIQUÉ COMMUN DE DEUX FEMMES DU MANS ET DE RENNES ET DE LA COMMUNAUTÉ DE L’EMMANUEL

Deux femmes du Mans et de Rennes ont demandé réparation auprès de la Communauté de l’Emmanuel pour les préjudices causés par Monsieur Benoît M., ancien prêtre du diocèse du Mans et membre de la Communauté de l’Emmanuel, renvoyé de l’état clérical par sentence canonique du 11 mai 2023, en raison d’abus sexuels et de pouvoirs.

Profondément marquée par ce que ces deux femmes ont vécu, la Communauté de l’Emmanuel souhaitait contribuer à la réparation des préjudices subis.

Les deux femmes victimes et la Communauté de l’Emmanuel ont trouvé un accord, sans se prononcer sur la responsabilité juridique de la Communauté.

Il était primordial pour les deux femmes d’être reconnues par la Communauté de l’Emmanuel comme victimes, et qu’un geste de réparation authentifie la demande de pardon qui a été exprimée. C’est désormais chose faite. Si le passé ne peut être effacé, désormais les deux femmes peuvent envisager l’avenir.

La Communauté de l’Emmanuel redit son engagement aux côtés des victimes et sa détermination à lutter contre toute forme d’abus et de violence et à s’améliorer dans le suivi du ministère de ses prêtres et l‘accompagnement des victimes.

La Communauté de l’Emmanuel et les deux femmes victimes encouragent tous ceux qui ont subi des violences sexuelles ou des abus de pouvoir à le faire savoir à des personnes compétentes (vous trouverez ici des contacts possibles).

COMMUNIQUÉ DE PRESSE oct. 2024

Juris-Présence

Remarques de Natalia

A retrouver dans ce thread twitter.

Retour sur la victoire des deux victimes de l’ex-abbé Benoît M., après cinq ans de bras de fer pour se faire entendre de la justice et de la @CteEmmanuel.
Excellent article de @Sauvaget14

Quelques commentaires de mon cru. 🔽🔽🔽

Pendant les quatre premières années, Marie et Flore se sont battues seules. Abandonnées de tous.
De la justice française, qui a classé sans suite leur affaire malgré les aveux du violeur devant les policiers.
Comme 99% des viols dans notre pays, dans l’indifférence la + totale.
De la justice canonique qui n’est pas capable de fournir aux victimes un avocat ecclésiastique qui défende vraiment les victimes, et pas l’institution.
De la @CteEmmanuel, qui a fini par changer de comportement. A-t-elle changé de culture ? On en reparlera.
Prime spéciale à toi, commission abus de l’Emmanuel (CPLA), pour ta façon de faire traîner les choses en espérant décourager les victimes.

Mention spéciale à toi, monsieur le chef d’entreprise communautaire, qui pérorait aux Journées François de Sales que « ma femme, elle, elle se serait jamais laissé faire ».
Tu aurais pu ajouter :

Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain.

Seulement, le jour où ta femme, ta fille, ta sœur, sera ce qu’à Dieu ne plaise confrontée à une situation similaire, comme 217.000 femmes/an en France, et qu’elle vivra la sidération traumatique des victimes, qu’elle ne se défendra pas, ben ces mots la mureront dans le silence.
Et pendant que ta virilité fragile bandouillera sur ton image frelatée de l’héroïcité des vertus, ta femme, ta sœur, ta fille se sentira comme une p… à tes yeux.
Comme Marie s’est sentie quand elle a appris tes rodomontades.

Un immense bravo à Mgrs Benoit-Gonnin et Le Saux, qui continuent depuis leurs sièges épiscopaux respectifs à nous expliquer à nous, cathos de base, le bien et le mal.
On attend avec impatience la prochaine campagne du denier.
Un bisou d’honneur à Mgr Vuillemin, évêque de @Diocese72, qui fait un magnifique début de carrière d’aparatchik, et qui aura ajouté une jolie balade au parcours du combattant des victimes.
C’était important de le faire, bravo. Quelle classe.

Mais dans ce cloaque, quelques remerciements.
Merci à tous ces communautaires anonymes, nombreux, qui se sont battus avec courage pour que la vérité éclate.
Et qui continuent.
Merci surtout à @aydebezenac qui, il y a un an tout juste, a pris l’affaire. Sans qui il n’y aurait pas eu d’accord.
Qui a mis tant de couteaux sous la gorge de la Communauté que, tout à coup,

Profondément marquée par ce que ces deux femmes ont vécu, la Communauté de l’Emmanuel souhaitait contribuer à la réparation des préjudices subis.

Je me souviens que, lorsqu’il a pris l’affaire, il me disait : « je ne pense pas gagner, mais je vais tout faire pour. Je veux que ces deux femmes aient, au moins une fois dans leur parcours, un catho qui se bat pour elles jusqu’au bout. »
« S’il ne reste qu’un juste à Sodome ».
Le drame, il est là.

Pour secouer l’inertie de l’Église, il en faudrait cent comme lui.
Ou que @Eglisecatho le fasse de l’intérieur.
Pourquoi n’est-ce pas le cas ?
Pourquoi, collectivement, l’institution continue-t-elle de se désintéresser des injustices odieuses en son sein ?
Je n’ai pas la réponse.
Mais les victimes n’abandonnent pas. Et comprenez, @Eglisecatho, comprenez enfin qu’il s’agit rien de moins que de la survie de votre institution en tant que telle.
A bientôt. ⏹️

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