Le silence de l'agneau : La morale catholique favorise-t-elle la violence sexuelle ?
Trois ans après la remise du rapport Sauvé, je développe brièvement le sommaire de ce livre qui doit sortir ce vendredi 11 octobre aux @EditionsduSeuil , dans la continuité de la 11ème recommandation de la CIASE⬇️ pic.twitter.com/DGy8qAZMK6
— Le Lézard (@Un_Lezard) October 8, 2024
Voici le texte issu du thread twitter de l’auteur, qui contient également des extraits du livre en capture d’écran (non reproduits ici).
- Le chapitre 1 part du présent, ou de l’histoire immédiate, et relève les angles morts de la pastorale du 21ème siècle dans sa description des rapports sexués, qui ne permettent même pas parfois d’aborder la question de la violence.
- Le chapitre 2 plonge dans les racines bibliques et historiques de cette pensée chrétienne des rapports sexués pour mettre à jour les réflexions sur la violence qui semblent avoir été oubliées aujourd’hui.
- Le chapitre 3 propose de prendre le temps de l’exégèse et de s’attarder sur les passages bibliques qui traitent le plus explicitement de violence sexuelle, et qui se rapprochent de façon sidérante de l’expérience des victimes d’aujourd’hui.
Après une première partie focalisée sur la pastorale, la deuxième partie étudie les concepts et définitions ayant trait à la violence sexuelle dans les formulations les plus récentes de l’enseignement de l’Église, et recherche leurs racines historiques.
- Le chapitre 4, difficile mais nécessaire, étudie l’étrange laconisme du Catéchisme de 1992 sur la violence sexuelle, et relève les anciens enseignements de l’Église à ce sujet qui sont aujourd’hui passés sous silence.
- Le chapitre 5 étudie la genèse de la notion moderne de « martyre de la chasteté », ainsi que ses correspondances et différences avec l’ancienne notion de « vierge martyre »
- Le chapitre 6, dont j’ai déjà parlé ici, reprend l’histoire de la théologie augustinienne et de sa réception aux Temps Modernes pour comprendre de façon globale les évolutions du regard de l’Église sur le sujet de la violence sexuelle.
La troisième partie boucle la boucle en étudiant comment certains silences sur la violence sexuelle ont ruisselé de haut en bas dans la pastorale de l’Église.
- Le chapitre 7 commence par étudier la matrice de la pastorale catholique contemporaine sur la sexualité, la théologie du corps de Jean-Paul II, et délimite ce en quoi on y retrouve ou non les silences du Pape polonais sur la crise des violences sexuelles.
- Le chapitre 8 retourne dans notre présent pour examiner les mécanismes qui empêchent toujours dans la pastorale d’aujourd’hui, trois ans après la CIASE, de briser ce silence autour des violences sexuelles.
- Le chapitre 9 examine enfin les paradoxes autour de la notion de consentement, qui n’est pas étrangère à la Tradition de l’Église, mais qui est pourtant vécue comme une notion conflictuelle avec la culture contemporaine, favorisant sa mise sous silence.
L’ensemble est dense, mais a été conçu pour être mis à la disposition d’un public large, en-dehors des alcôves universitaires. J’espère qu’il contribuera à renouveler la pastorale et la mémoire de la Tradition catholique dans l’Église.
J’espère aussi que les clés qu’il livre sur l’histoire longue de notre culture européenne et son rapport à la violence sexuelle aidera l’ensemble de nos contemporains engagés sur ces questions. Bonne semaine, paix à tous !